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N'oubliez pas : c'est aujourd'hui (21 janvier) l'anniversaire de notre magnifique fleurdelisé !
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Dans son préambule, le projet de loi 60 du gouvernement Marois se lit comme suit : « L'Assemblée nationale du Québec affirme les valeurs que constituent la séparation des religions et de l'État ainsi que la neutralité religieuse et le caractère laïque de celui-ci. » Ce principe pourrait sans doute obtenir une approbation unanime des députés du Québec.
Or, cette simple phrase viole au départ l'article 3 de la Loi constitutionnelle de 1867, lequel déclare : «À la Reine continueront d'être et sont par la présente attribués le gouvernement et le pouvoir exécutifs du Canada». Bien sûr, ces pouvoirs de la Reine sont maintenant concentrés dans la fonction du premier ministre mais le monarque britannique demeure le chef d'État du Canada, et, de ce fait, du Québec.
Or, selon les règles officielles de succession de l'Angleterre, la roi ou la reine doit être de religion anglicane (dont il ou elle est l'un des chefs). Non seulement doit-il épouser et gouverner l'Église d'Angleterre, mais il lui est interdit d'accéder au trône si il ou elle est catholique, ou même s'il ou elle a été marié à un catholique. L'État canadien a donc un chef d'État associé, par sa fonction, à l'Église anglicane, et un chef d'État qui, par ses propres règles, répudie le catholicisme.
Comme neutralité religieuse et laïcité, c'est nul !!! Par surcroit, le préambule de la Loi constitutionnelle de 1982, (adoptée sans l'accord du Québec), reconnaît « la suprématie de Dieu »... C'est logique quand on sait que le chef d'État est obligatoirement anglican, mais il reste que 23% des citoyens du pays se disent athées, et un autre 7% agnostiques... Personnellement je suis catholique croyant, mais j'aimerais bien que l'État soit neutre, dans sa définition et son apparence, face à toutes les croyances et non-croyances.
Enfin, le fait que l'affirmation de la laïcité et de la neutralité religieuse de l'État provienne de l'Assemblée nationale du Québec, la chambre élue par le peuple, constitue en soi une gifle à la monarchie. Les ordres viennent du peuple, et non du souverain imposé par l'ancien régime colonial. «Que notre volonté soit citoyenne», chante Paul Piché. Eh bien cette fois, elle l'est. Cette «volonté citoyenne» attaque non seulement les attributs religieux du monarque, mais ébranle aussi son statut au sommet de la pyramide du pouvoir.
C'est un premier pas important vers l'établissement d'une structure de type républicain à l'intérieur d'un pays monarchique. Une société très distincte, en attendant mieux...
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