samedi 4 janvier 2014

Don et Phil et les autres

À Noël, en 1957, j'ai eu en cadeau de mes parents un tourne-disque de marque Seabreeze, un peu comme celui-ci... En tout cas, d'un genre semblable...


Tout un cadeau pour un enfant de 11 ans à l'époque... Et s'y ajoutaient, gracieuseté de ma grand-mère maternelle et d'une de mes tantes je crois, deux 78 tours (les 45 tours existaient mais celles qui m'ont offert les disques étaient de la génération des vieux 78 tours) : Wake Up Little Susie des Everly Brothers (mon préféré) et At the Hop, de Danny and the Juniors. J'y pense aujourd'hui parce que la moitié du duo Everly - Phil - est décédé hier... et qu'un tas de souvenirs des années 50 me revient en vagues.

Les frères Don et Phil Everly font partie de la génération des pionniers du rock'n'roll, dans le sillage des Chuck Berry, Elvis, Jerry Lee Lewis, Johnny Cash, Roy Orbison et autres. Aujourd'hui, le rock et ses dérivés font partie du quotidien occidental au point d'en être devenu banal, mais au milieu des années 1950, c'était une véritable révolution...

J'ai encore en mémoire cette première prestation d'Elvis Presley à l'émission d'Ed Sullivan, suscitant commentaires et regards scandalisés de nombreux adultes...

L'attrait, pour les enfants et ados, a été instantané. Il y avait dans notre quartier un jeune, dont je ne me souviens pas du nom, qui jouait de la guitare et connaissait les chansons des rockers. Quand, sur nos trottoirs, il lançait quelques accords connus avec des paroles parfois approximatives, il y avait inévitablement un attroupement.

Un autre jeune du coin, Paul Anka, venait jouer de temps en temps chez un de nos voisins, Raymond Carrière, mais on ne l'a vraiment découvert qu'à la sortie de Diana. Il était alors déjà aux USA...

Je me souviens de la radio dans la vieille Pontiac 1950 de mon père, qui captait mieux que nos radios de cuisine les stations rock'n'roll du nord des États-Unis...

Dans un univers canadien-français catholique où tout était ordonné selon les règles du petit catéchisme, la guitare électrique de Chuck Berry, les déhanchements du king, les harmonies des frères Everly, les rythmes païens de basse et batterie, les paroles d'amour, de sexe et de rébellion constituaient aux yeux de nos «préfets de discipline» un gigantesque péché sur lesquels ils n'avaient aucune prise.

Le rock'n'roll, conjugué à la radio, à la télé et aux disques, annonçait déjà la turbulence des années 1960. Le monde ne serait plus jamais le même...

J'ai encore quelques-uns de ces 78 tours... même si je n'ai plus de table tournante qui les accepte. Elle ne prend que les 33 et 45 tours, et en joue tous les jours... même en 2014. 

   
Au moment d'écrire ces lignes, j'écoute le vinyle des grands succès des Everlys... Leur musique n'a rien perdu de l'attrait qu'elle exerçait à l'ère des 78 tours... Bye Bye... Phil.


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