jeudi 31 octobre 2013

Halloween sous la grisaille...




Quand nous sommes déménagés dans le quartier de Gatineau où nous habitons présentement, à l'automne 1988, nous avions trois jeunes enfants. Les familles qui faisaient construire des maisons autour de nous étaient généralement jeunes. Quand arrivait le soir de l'Halloween, fin années 80 début années 90, notre rue se remplissait de parents et d'enfants costumés en quête de bonbons et de sous pour l'UNICEF. Je me souviens d'un 31 octobre où la foule était si dense, d'un côté à l'autre de la rue, que les véhicules ne pouvaient plus y circuler...

À cette époque, on pouvait accueillir plus de 350 jeunes en quelques heures... des bébés en poussettes aux grands adolescents qui fermaient la marche vers les 20 heures... La majorité des maisons étaient décorées, certaines de façon fort imaginative avec montages, son et lumière. Tel voisin se déguisait en épouvantail, assis sur une chaise, et s'agitait quand les enfants s'approchaient avec leurs sacs à bonbons. Chez un autre, le garage ouvert devenait un labyrinthe de décors, de monstres et de lumières d'où s'échappaient des rires sinistres... Tous, toutes s'amusaient, peu importe la météo. Car parfois il neigeait... mais l'enthousiasme restait entier.

C'était il y a 20 ou 25 ans... Cet après-midi, avec la pluie incessante, je doutais de voir plus d'une centaine de jeunes avec parents et parapluies (il y en a eu, de fait, une soixantaine). Par beau temps, on en aurait accueilli autour de 200. C'est tout de même presque la moitié de ce que c'était jadis... et alors que sept ou huit maisons dans notre coin de la rue arboraient citrouilles allumées, décors illuminés et autres manifestations halloweeniennes, cette année, nous ne sommes que deux... Un signe des temps...

L'autre jour, après la cueillette des vidanges, j'ai remarqué que cinq ou six voisins étaient sortis en même temps pour entrer les bacs... Les têtes étaient grises ou blanches (y compris la mienne), des retraités pour la plupart ou sur le point de l'être...

Les enfants qui habitaient nos maisons ont quitté, fondé leur propre foyer et vivent dans des quartiers où l'animation est sans doute à l'image de leur génération... Dans quelques années, les couples vieillissants du quartier auront presque tous trouvé domicile ailleurs... et ceux et celles qui les remplacent semblent avoir, le plus souvent, moins d'enfants que les générations qui les ont précédées...

Tout ça pour dire que mon engouement pour la soirée de l'Halloween, qui demeure intact depuis mon enfance, semble nettement moins partagé par le voisinage depuis quelques années... Mon décor était fait, et brillamment illuminé. Mes sacs de bonbons étaient prêts, même s'il a continué de « mouiller à siaux » jusqu'en soirée. Il y a de ces traditions qui marquent une continuité avec nos années de jeunesse et l'Halloween, pour moi, en est une.



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