lundi 16 février 2015

Légendes d'un peuple: faut voir!


Vendredi soir, le 20 février, le spectacle du collectif «Légendes d'un peuple» sera à Gatineau, à la salle Jean Despréz (http://bit.ly/1Bh8ffV). Allez-y, même si le groupe d'artistes n'y est pas au complet. Vous ne serez pas déçus. Le but de ce texte de blogue, c'est de faire la promotion de cette soirée de chansons et d'histoire. J'aime autant l'écrire au début, parce que j'ai tendance - dans mes textes - à faire des détours et des parenthèses avant d'arriver au but…

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Mon épouse Ginette et moi ne nous entendons guère sur les choix de musique, de films, d'émissions de télé, de livres… Si les contraires s'attirent, dans certains domaines nous en sommes la preuve… Quand Ginette fait du ménage, les chansons de Michel Sardou emplissent la maison (toujours!) alors que mes tâches ménagères s'accompagnent du rock du début des années 60 ou de vieux classiques québécois… Elle peut écouter les CD de Fred Pellerin en boucle pendant des heures, ou du Charles Aznavour… moi, mes vieux vinyles, de Jethro Tull à Gilles Vigneault…

Enfin, tout cela pour dire que les disques qui nous unissent se comptent sur les doigts de nos deux mains… Alors quelle ne fut pas ma surprise, il y a quelques semaines, un mois peut-être, quand je suis rentré chez moi et que mon CD du collectif Légendes d'un peuple tournait à bon volume… J'avais demandé   - et obtenu - comme cadeau de Noël deux billets à la première du spectacle du collectif, au Théâtre Outremont, le 10 février, avec l'intention bien sûr d'y aller avec Ginette.

Alors, voilà que tout à coup, elle écoutait cette musique, sans doute pour savoir ce qui l'attendait à Montréal, mais aussi parce qu'elle aimait bien les mélodies et les paroles de ces belles chansons, largement signées Alexandre Belliard et chantées une variété d'artistes y compris Paul Piché, Vincent Vallières, Jorane, Richard Séguin et bien d'autres… Je pense que c'est devenu vite l'un de ses albums préférés, faisant désormais partie de notre menu musical quotidien…

Alors, au lieu d'avoir à la convaincre de quitter le travail tôt un mardi après-midi pour un aller-retour fatigant dans la métropole, voilà que nous avions tous les deux hâte de prendre place au théâtre Outremont, salle que nous connaissions pour y avoir vu l'une de nos filles, Catherine, en spectacle avec le groupe Vertiges l'année précédente.

Pour éviter d'avoir à affronter l'heure de pointe à Montréal, nous sommes partis vers 13 h 45 de Gatineau, avec l'intention d'y aller mollo, d'arrêter à l'un des multiples Tim Hortons en chemin, et d'arriver au restaurant Le petit Italien, sur la rue Bernard en biais du théâtre, pour un souper relaxe avec Claude-Sylvie, une des soeurs de Ginette.

Heureusement que nous avons quitté tôt. Pour éviter les embouteillages à Montréal, j'ai parfois l'impression qu'il faut conduire entre 2 et 4 heures le matin, en pleine nuit. Autrement… Et effectivement, notre GPS pourri nous a mené droit vers le Métropolitain, devenu un parc de stationnement au carrefour du boulevard Décarie et de l'autoroute 15… Plus d'une demi-heure pour avancer de 700 mètres… Il y avait apparemment un «incident» routier quelque part en aval… c'est toujours quelque chose du genre…

Finalement, la sortie vers la rue Stinson qui nous mènerait vers Outremont… On se croyait sortis du pire jusqu'à ce qu'on cherche un endroit pour garer la voiture. J'ai des nouvelles pour le monde hors-métropole: à Montréal, faut croire que personne n'enlève la neige!!! On stationne littéralement dans des bancs de neige, et ça c'est quand on trouve une place libre… Sans compter qu'on n'est jamais sûr d'avoir la permission de se garer à tel ou tel endroit (la réglementation est complexe, pour moi en tout cas…) et que le mode de paiement est différent…

Malgré tout, nous étions au resto avant l'heure de la réservation et après un repas fort plaisant, on s'est amené au théâtre Outremont vers 19 h 30. Comme à tout spectacle, on craint d'être déçu, le disque qu'on entend chez soi étant enregistré dans des conditions optimales. Or, sur scène tout peut arriver… Enfin peu importe, comme les artistes étaient excellents, les chansons aussi, et que la salle - remplie - était acquise d'avance, ce serait un peu comme une grande fête de famille…

Je n'oserais pas de critique du spectacle (j'aime bien celle du Devoir à http://bit.ly/1CgEx5W), je me contenterai de copier ici ce que mon épouse a texté dans sa page Facebook sur le chemin du retour, sur l'autoroute 40: «Légendes d'un peuple au théâtre Outremont, un des meilleurs shows que j'ai vus, bravo Alexandre Belliard». Et elle avait raison: quelle présentation! C'était - de loin - meilleur que l'excellent album! Un événement historique!

Ce que l'on avait de plus en salle, c'était l'ambiance, l'interaction avec les artistes, l'émotion visible sur scène et partout autour de soi. L'orchestration qui s'accorde et qui relance des voix puissantes. Le tout rehaussé de présentations vidéo sur méga écran au fond de la scène, et d'une narration occasionnelle du maître d'oeuvre de ce chef-d'oeuvre, Alexandre Belliard, sur sa berceuse dans un coin de la scène ou un peu en retrait. Les bravos, les ovations, les rappels.

Nous n'étions certainement pas très nombreux de Gatineau dans la salle du théâtre Outremont, mais ceux et celles qui y étaient ont dû ressentir une émotion particulière lors de l'interprétation, en rappel, de la nouvelle chanson du collectif, Les allumettières, à propos de la grève des femmes travaillant à la compagnie E.B. Eddy de Hull en 1924. Chantée par Salomé Leclerc qui s'accompagne seule à la guitare, l'émouvante composition se termine par une photo des grévistes sous la direction de Donalda Charron, devant l'usine sur le boulevard Taché. Le motton dans la gorge…

Je n'oublierai jamais cette soirée. Ginette non plus, faut croire… Le lendemain ou surlendemain, elle me lance: ça te dirait d'aller au spectacle à Gatineau? OUI ! Le temps de le dire, elle est à l'écran et nous pitonne quelques billets à la salle Jean Despréz pour le soir du 20 février. Il en restait encore! J'espère que ce sera à guichet fermé. Vivement, le monde! Si vous avez le goût de voir et d'entendre un excellent spectacle musical, si vous aimez l'histoire du Québec et de la francophonie nord-américaine, c'est une occasion en or! En tout cas, nous y serons!



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