mardi 7 juillet 2015

Vols Montréal-Toronto ou Toronto-Montréal: petit manuel à l'intention des francophones

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SVP lire ces deux articles du quotidien Le Droit avant d'aborder ce texte de blogue.

Un francophone «escorté» et «humilié» à l'aéroport Billy-Bishop - http://bit.ly/1Ul862o
Pas d'agent de sécurité bilingue à l'aéroport Billy-Bishop - http://bit.ly/1Ha5rhY
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1. Avant d'embarquer dans un avion qui fait la navette entre Montréal et Toronto (ou qui va ailleurs au Canada), assurez-vous d'avoir une bonne connaissance de l'anglais. Si vous êtes relativement unilingue (comme plus de 4 millions de Québécois, pour le moment, en attendant que le gouvernement Couillard anglicise la prochaine génération), prenez votre auto ou, à la limite, le train ou l'autobus. Mais l'auto c'est plus sûr…

2. Une fois dans l'avion, adressez-vous de préférence en anglais au personnel (c'est ce que font déjà de très nombreux francophones), avec le moins possible d'accent français. Et si, malgré mon conseil, vous risquez une question ou une réponse en français, parlez sur un ton poli, la tête un peu baissée… et revenez vite à l'anglais si vous estimez que votre imprudence risque de causer un incident à bord. Vous pourrez juger du risque par le ton de la réponse...

3. Après avoir accepté que l'anglais est la langue commune sur ces vols, comme dans ce pays, vos problèmes sont réglés, à moins que certains membres du personnel semblent mal réagir à votre accent français. Il faut essayer de les comprendre, les pauvres. À force de mettre les pieds au Québec où leur langue est victime de lois racistes et xénophobes, ils peuvent devenir un peu impatients…

3. Si malgré tout, vous désirez être servis en français dans votre vol entre la métropole et la Ville-Reine ontarienne, prenez un ton neutre, chaleureux si possible, et souriez… Il est important de sourire, pour ne pas donner l'impression d'être de mauvaise humeur ou trop agressif (les services de sécurité unilingues anglais ne sont jamais loin). Si vous tombez sur un(e) francophone, tout ira bien. Si la réponse est Sorry, I dont't speak French ou I beg your pardon, n'insistez pas. Dites-leur que c'est parfait comme ça et passez à l'anglais.

4. Si, cependant, cette réponse ne vous satisfait pas, attendez une seconde avant de poursuivre. N'oubliez pas que ces compagnies aériennes ont tout fait pour recruter du personnel bilingue. Les dirigeants ont perdu des nuits de sommeil pour tenter de répondre à vos excessives exigences linguistiques. Et qu'ont-ils mérité pour leurs efforts? Des reproches du Commissaire aux langues officielles, qui ne semble rien comprendre à leur dilemme…

5. Si, après avoir bien mijoté les conséquences, vous décidez d'être insupportable et exigez une réponse en français (c'est pas parce que les lois le permettent qu'il faut absolument réclamer ses droits…), sachez que vous rendez votre interlocuteur(trice) inconfortable et qu'il (elle) devra tenter de trouver un(e) francophone dans l'avion. Vraiment, je ne vous comprends pas. Les Anglos nous ont tout donné: la civilisation, un beau et grand bilingue pays, la démocratie, la tolérance, le multiculturalisme. Et c'est comme ça que vous les remerciez…

6. Si, après un an, dix ans, trente ans, vous continuez ce petit manège de vouloir parler français à bord des vols canadiens qui passent au Québec, vous finirez par devenir stressés, par vous énerver et à un moment donné, alors que pour la nième fois, une gentille anglophone tente de vous expliquer pourquoi on ne vous servira pas en français… vous risquez de perdre patience et de vous emporter. Les anglophones auront peur, les autres francophones baisseront la tête ou deviendront traducteurs, et le service de sécurité devra vous calmer… et vous l'aurez mérité.

7. Vous avez compris? Alors si vous avez l'intention de voler entre Montréal et Toronto, apprenez vite l'anglais, envoyez vos enfants à l'école privée anglaise en attendant que l'anglais intensif soit en place partout dans les écoles publiques, exercez vous en écoutant la télé anglaise, en lisant les journaux anglais, en écrivant en anglais sur Facebook à vos proches et amis francophones, etc. Après quelques mois, vous serez prêts pour votre envolée vers l'aéroport Billy-Bishop ou Pearson de Toronto…

Thank you, Lord Durham…












1 commentaire:

  1. Allocution de la mairesse Caroline St-Hilaire lors de la séance du conseil du 7 juillet 2015 sur la langue d’usage au conseil municipal

    « La position de mon administration est la suivante :
    la Ville de Longueuil est une ville francophone.

    Pour une question si fondamentale, il ne faut surtout pas invoquer le fait que le bilinguisme institutionnel est un «accommodement raisonnable» ou affirmer que ce bilinguisme est nécessaire pour s'assurer que tous comprennent nos assemblées.

    Et quand je dis cela, je ne suis ni raciste, ni anglophobe, ni intolérante, je suis juste fière de cette langue qui n'est ni meilleure ni moins bonne qu'une autre, mais c'est la nôtre, c'est notre vécu. Et bien au-delà des mots, elle est notre réalité que nous devons préserver. Et c'est à nous de nous l'approprier. »

    https://www.longueuil.ca/fr/discours/2015/allocution-mairesse-caroline-st-hilaire-lors-seance-du-conseil-du-7-juillet-2015

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