jeudi 3 janvier
Spence c. Harper
«La chef d'Attawapiskat, Theresa Spence, s’aperçoit sans doute déjà que le système politique canadien n’est pas conçu pour accommoder les rapports entre "nations". Depuis la création de la fédération en 1867, la nation francophone du pays, principalement regroupée au Québec, n’a jamais réussi à échanger d’égal à égal avec la nation majoritaire du Canada.»
vendredi 11 janvier
L'arrêt de mort des circonscriptions acadiennes
«Fallait-il, après avoir expulsé les Acadiens de leurs terres (en 1755) et forcé leur dispersion aux quatre coins de la Nouvelle-Écosse, après avoir supprimé leurs droits linguistiques et refusé jusqu’à la fin du 20e siècle de permettre un réseau complet d’écoles françaises, fallait-il – après tout cela – s’organiser pour les rayer de la carte électorale et ainsi s’assurer que les doux accents du Français acadien ne choquent plus jamais les oreilles de la majority à la législature ?»
vendredi 18 janvier
Décision troublante
«Si l’accusé avait été riche, la saisie (de son) véhicule aurait été sans importance. On en achète une nouvelle, c’est tout. Mais si l’accusé est pauvre, l’impact sur ses proches est majeur. Il y a là, tout au moins, apparence d’une justice plus sévère pour les démunis.»
Feu l'église St-Paul
«(La Ville de Gatineau) reste première responsable de son patrimoine et doit agir en chef de file, pas en boulet qu’une minorité engagée traîne lourdement de dossier en dossier.»
vendredi 25 janvier
Made in France...
«Entre le success story d’un start-up (entreprise en démarrage), le top score d’un concours télévisé, les jeux vidéos shoot’em up, les exploits des bodybuildeuses, les problèmes des seniors, les auditeurs qui zappent avec leur télécommande ou les touristes voyageant en camping-car (motorisé), on n’en finit pas de lancer au public français titres et textes bourrés d’anglais, d’anglicismes ou de franglais.»
vendredi 1er février
Le NPD piégé
«La meilleure chose qui puisse arriver à la Loi sur la clarté telle que rédigée, c’est de l’abroger. Le NPD aurait déjà eu beaucoup de difficulté à "vendre" sa Déclaration de Sherbrooke hors Québec d’ici 2015; maintenant il devra traîner en appendice une bienveillante mais gauche tentative d’amendement de la Loi sur la clarté.»
vendredi 8 février
Un sommet historique
«Aujourd’hui, des autobus en provenance d’Ottawa, Toronto et Hearst convergent vers Sudbury pour un sommet historique – le tout premier d’ailleurs – d’étudiants collégiaux et universitaires franco-ontariens sous l’égide du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO). À l’ordre du jour, entre autres, le dossier plus que préoccupant d’un projet d’université de langue française en Ontario, dont le RÉFO semble vouloir devenir la bougie de rallumage.»
vendredi 15 février
Pontiac: funeste fusion
«Dans le Pontiac, les francophones sont depuis plus d’un siècle menacés d’assimilation. Ils ne restent majoritaires que dans le secteur formé par les municipalités contiguës de Fort-Coulonge, Mansfield-et-Pontefract et Île-du-Grand-Calumet. Or, si la fusion envisagée des 18 municipalités de la MRC Pontiac se réalise, ce qui reste de francophonie dans l’ouest de l’Outaouais risque d’être mis en minorité pour de bon. C’est un scénario qu’il faut à tout prix écarter !»
vendredi 22 février
Liberté de religion ?
«Politique et religion ont, de tout temps, fait mauvais ménage. On n’a qu’à étudier l’histoire – des persécutions de l’antiquité aux inquisition médiévales aux intégrismes contemporains – pour dresser une liste terrifiante d’horreurs perpétrées par des États, des organisations ou des individus au nom de Dieu ou contre Dieu, ou encore pour défendre ou attaquer une religion quelconque.»
vendredi 1er mars
Retour à la réalité
«Le Réseau étudiant franco-ontarien (RÉFO), qui se veut chef de file du mouvement de revendication d’une université de langue française, ne doit pas se laisser prendre à ce petit jeu d’usure auquel des gouvernements ontariens successifs se livrent depuis un demi-siècle. On offre des miettes et on découvre vite que c’est déjà trop.»
Église sans pape
«Portant désormais le titre "pape émérite", Joseph Ratzinger aura passé près de huit ans à défendre contre vents et marées les traditions de l’Église et ses deux dernières semaines à mettre l’univers catholique sens dessus dessous.»
vendredi 8 mars
L'arbre et la forêt
«À force de fixer quelques souillures de branchettes et de les monter en épingle sur la place publique, on finit par ne plus voir l’arbre… et encore moins la forêt. Ainsi en est-il du dossier linguistique au Québec. Pendant que dans les médias d’ici et d’ailleurs, plusieurs s’amusent à colorer de teintes racistes les élans maladroits de quelques inspecteurs de l’Office québécois de la langue française (OQLF), on continue d’oublier la situation géopolitique globale qui met le français en péril et qui justifie pleinement l’intervention vigoureuse de l’État.»
Graham Fraser
«La toile habilement tissée par Graham Fraser s’étend sur Ottawa, Québec et les autres capitales du pays. Et sa foi critique en la dualité linguistique n’est ni éblouie par les lunettes roses ni aveuglée par les verres opaques.»
mardi 12 mars
Extra omnes!
« Quand la fumée blanche s’élèvera de la cheminée de la chapelle Sixtine, le nouvel élu – qu’il soit originaire de la Vieille Europe, des Amériques ou de l’Afrique – fera face à (bien) des attentes. (...) Le message que véhiculent les successeurs de Pierre n’a pas changé. Jésus l’avait livré dans le respect de la culture de son époque. Le prochain pape doit s’efforcer d’en faire autant.»
vendredi 15 mars
Qui est menacé?
«Dans les coins plus anglophones de l’Outaouais,
comme du côté ontarien, le bilinguisme qu’on nous a historiquement servi et
qu’on veut perpétuer a permis aux anglophones de continuer à vivre seulement en
anglais, et obligé les francophones à utiliser quotidiennement les deux
langues… C’est un chemin à sens unique qui, d’une génération à l’autre, a
favorisé l’anglicisation et l’érosion identitaire.»
Parents violents
«La violence sur la patinoire n’est pas vraiment un
problème avec les enfants en bas âge. Ce sont plutôt des parents agressifs de
jeunes hockeyeurs qui s’engueulent et qui se chamaillent dans les gradins.»
samedi 16 mars
Le couronnement ?
«Mettre l’avenir du Parti libéral entre les mains de
Justin Trudeau constitue un pari pour le moins risqué. Les sondages récents,
qui laissent entrevoir une prise du pouvoir avec le jeune Trudeau aux
commandes, vont sans doute séduire les indécis. Qu’il n’ait pas la prestance de
son père, qu’il commette des gaffes à l’occasion, cela ne semble avoir aucune
importance pour le moment. On ne voit que l’aura de réussite qui entoure le nom
et le personnage, et la possibilité que cela soit suffisant pour atteindre le
chiffre magique au scrutin de 2015.»
mardi 19 mars
Un Plan Ouest?
«Le gouvernement québécois a mis environ 40 ans à "compléter" l’autoroute 50, et plus encore à construire quelques dizaines de
kilomètres de l’autoroute 5. Cette lenteur à
réaliser nos grands projets routiers n’est que la plus
récente manifestation du faible intérêt que porte Québec à l’Outaouais et, tant
qu’à y être, à l’Abitibi-Témiscamingue. On peut envisager d’engloutir 80
milliards $ dans un ambitieux Plan Nord, mais personne ne songe à mettre de
côté quelques milliards pour un modeste Plan Ouest…»
vendredi 23 mars
1812 et la St-Jean
«Il est dommage d’avoir laissé les organismes
anglophones (...) monopoliser les fonds disponibles à Patrimoine canadien.... Les francophones du Bas-Canada ont effectivement joué un rôle
essentiel dans le conflit entre 1812 et 1814, et l’histoire de leur
participation telle que racontée par Patrimoine canadien mérite d’être
redressée par des historiens plus indépendants. Ottawa raconte trop souvent ce
qui fait son affaire et laisse des trous béants.»
jeudi 29 mars
Pays des merveilles...
«Le million de francophones minoritaires dans
12 provinces et territoires et le million d’anglophones minoritaires au Québec
sont présentés (par le gouvernement Harper) comme des communautés miroirs, chacune recevant des fonds
publics pour promouvoir leur "vitalité". Cette
grossière déformation de la réalité ne doit pas passer inaperçue.»
mardi 9 avril
Sonnette d'alarme
«Il était grand temps de propulser à l’avant-plan
les effets culturels des déplacements d’emplois fédéraux dans la grande région
de la capitale. (...) La francophonie est en péril depuis longtemps dans
la capitale. Elle risque bientôt de l’être un peu plus.»
La Dame de Fer
«Icône mondiale des succès du néolibéralisme des
années 1980 avec Ronald Reagan, elle était implacable. Elle a chassé les
Argentins des Îles Malouines, fouetté l’Union européenne, pourfendu socialistes
et communistes, privatisé presque sans retenue le secteur public, laissé mourir
de faim les prisonniers grévistes de l’IRA et écrasé sans pitié les syndicats
de mineurs.»
vendredi 26 avril
L'avenir de Postes Canada
«Si la population estime toujours que la poste
relève du domaine public, et c’est à souhaiter, il faudrait revoir l’ensemble
de l’approche. Un service public essentiel ne peut être évalué uniquement en
fonction des profits et des pertes. En vertu d’un tel principe, on fermerait
vite les écoles et les hôpitaux…»
lundi 29 avril
Le stationnement au Centre sportif de Gatineau
«Le problème de stationnement aux environs du Centre
sportif de Gatineau traîne depuis trop longtemps. Et c’est un cas majeur de mea culpa, mea maxima culpa. Dans la
conception même de ce complexe d’envergure internationale, Gatineau
n’avait prévu que 72 espaces de stationnement pour se conformer à la
certification environnementale LEED. Dans une ville qui s’étale sur plus de 340
km carrés et où l’auto constitue un moyen de transport incontournable, cela
n’avait aucun sens…»
Piètres enquêteurs
«La Cour suprême du Canada compte de brillants
juristes, mais de piètres enquêteurs. Pour savoir s’il y avait eu ou non, en
1980-1981, des indiscrétions des juges Laskin et Estey au sujet du processus de rapatriement de la Constitution, la Cour n’a consulté que ses propres archives. N’ayant rien trouvé, elle a mis
fin à l’examen sans même demander l’accès aux documents d’État
que le gouvernement avait refusé de remettre dans leur totalité à Frédéric
Bastien, l’auteur du livre La bataille de Londres.»
mardi 30 avril
Militaires et Loi 101
«À la fin des années 1970, cette permission de
fréquenter l’école anglaise (accordée par la Loi 101) visait surtout des
enfants de militaires francophones effectuant de courts séjours au Québec.
C’est aujourd’hui tout à fait autre chose. Il ne faudrait pas que les fonds
publics, au Québec comme dans les autres provinces, servent à angliciser les
enfants francophones.»
samedi 4 mai
Un peu d'air frais !
«Jusqu’aux années 60 et 70, les
petits anglophones apprenaient dans leurs écoles que Louis Riel était un traitre
et un meurtrier, pendant que les nôtres présentaient le chef Métis comme un
patriote et un héros. Blanc pour les uns, noir pour les autres. Même personne,
mêmes événements, conclusions opposées… À n’en pas douter, l’histoire de ce
pays et de ses solitudes fondatrices a trop souvent été mal transmise. Ouvrir
quelques fenêtres, même si ce sont celles du Parlement canadien, fera circuler
un peu d’air frais là où on en a bien besoin.»
L'école anglaise...
«Que Mme Gaudreault (députée de Hull) tente d’expliquer à des groupes franco-ontariens, à Ottawa, pourquoi les jeunes
francophones devraient pouvoir fréquenter l’école anglaise… Tous se
chargeront vite de lui en expliquer les conséquences culturelles et
identitaires…»
vendredi 10 mai
Le coeur du problème
«Lors de ses assises annuelles, le
Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO) est revenu avec insistance sur
l’importance du projet d’université de langue française en Ontario, et a bien
ciblé l’enjeu. "Nous devons d’abord avoir le contrôle de nos
institutions, pour ensuite élargir leur programmation", affirmait Geneviève
Latour, coprésidente réélue du RÉFO. Voilà, en effet, le cœur du
problème : le droit pour les francophones d’assurer une gestion autonome
de leurs programmes universitaires.»
Résultats fiables?
«On récolte ce que l’on sème. Avec l’abandon du
caractère obligatoire du questionnaire long, le recensement de 2011 s’est
transformé en "Enquête nationale auprès des ménages (ENM)" et les résultats
de ce méga-sondage volontaire, tel que prévu, laissent parfois à désirer.»
vendredi 17 mai
Il est minuit!
«Si nous maintenons le cap actuel,
l’issue n’est que trop évidente : il y aura, du vivant de nos enfants et
petits-enfants, un basculement climatique dévastateur qui pourrait tuer des
milliards d’humains.»
L'affaire Duffy
«M. Harper dit ne pas avoir été mis au courant (du chèque de 90 000 $).
Espérons qu’il dise vrai. Sinon, c’est tout le gouvernement qui est mis en
cause dans cette affaire.»
vendredi 24 mai
S'exprimer, s'engager
«Pour le moment, la parole est offerte à ceux
et à celles qui voudront bien la prendre. L’enjeu – une éventuelle gestion des
programmes universitaires de langue française par les francophones eux-mêmes –
est de taille pour les Franco-Ontariens. C’est l’occasion ou jamais de
s’exprimer et de s’engager. Et ainsi, d’écrire une page d’histoire.»
vendredi 31 mai
Le côté sombre...
«Si les jeunes Anglo-Québécois sont de plus en plus
bilingues (environ 70%), cela ne laisse pas chez eux de pertes identitaires
perceptibles, alors que dans les autres provinces, chez les francophones,
chaque génération massivement bilingue conjuguée à une majorité d’unions
exogames laisse derrière elle une part appréciable – une majorité ? –
d’enfants unilingues anglais.»
samedi 8 juin
Les vieux meubles...
«Les réactions furieuses d’une partie appréciable de
l’opinion et des médias anglo-canadiens, qui ne ratent jamais une occasion de
nous taxer injustement d’intolérance, de xénophobie et de racisme, témoignent
d’une incompréhension profonde de notre histoire et de nos perceptions. Pour la
plupart, ils ne parlent pas notre langue, ne lisent pas nos livres, journaux et
magazines, n’écoutent pas notre radio ou notre télé, ne fréquentent pas notre
Web. Notre réalité leur arrive monochrome et les stéréotypes se renforcent de
génération en génération.»
vendredi 14 juin
Des choix difficiles
«L’État se retrouve devant des choix très
difficiles. L’évolution des mœurs, le vieillissement de la population et les
avancées de la médecine ont ouvert bien des portes jadis verrouillées. La moralité
peine à suivre les bonds technologiques. Le sens même des mots les plus communs
s’en trouve brouillé quand la définition de « soins » arrive à englober l’aide
au suicide, ou quand le concept de dignité semble trop étroitement associé à
l’absence de souffrance.»
vendredi 21 juin
Pouvoir et corruption
Depuis 2011, ayant obtenu sa majorité, professant désormais des valeurs royalistes et militaires, le
premier ministre se donne des allures de général-monarque derrière des portes
closes. À l’abri
des regards des élus et des médias, c’est un terreau fertile pour tout genre de
corruption des mœurs et des lois. On l’a vu à l’époque des libéraux, on le voit
aujourd’hui. Les plus récents incidents impliquent des sénateurs, et les
scandales se rapprochent dangereusement du premier ministre lui-même.»
La langue de travail
«L’avenir du français dans notre coin d’Amérique est
intimement lié à la langue de travail. C’en est même l’élément clé. Et contrairement
aux perceptions trop fréquentes, nous ne sommes pas entièrement à la merci de
rouages sur lesquels nous n’exerçons aucun contrôle. Nous avons pris des
décisions par le passé, au Québec et hors Québec, qui ont influencé la place
occupée par notre langue et notre culture en milieu de travail. Nous croyions
alors à l’avenir du français sur nos territoires et avons agi en conséquence. Y
croyons-nous toujours?»
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