lundi 4 juillet 2011

JE ME SOUVIENS

POUR UNE FRANCISATION COMPLÈTE DE L'UNIVERSITÉ D'OTTAWA

Extraits du mémoire présenté par l'Association canadienne-française de l'Ontario (ACFO) en avril 1970 au Groupe de travail sur le bilinguisme à l'Université d'Ottawa

« Peu après la parution du rapport B&B, M. Jean-Louis Gagnon, à titre de coprésident de la Commission, déclarait à titre personnel à la télévision que la langue française devait être prioritaire à l'Université d'Ottawa et que la situation devait évoluer vers l'unilinguisme (français).

« Les francophones de l'Ontario ne croient pas à la théorie du bilinguisme intégral cher à plusieurs. La meilleure preuve de cette affirmation se concrétise dans leur lutte des 150 dernières années en vue d'obtenir un système d'éducation, tant à l'élémentaire qu'au secondaire, en langue française.

« S'il a été prouvé de façon non équivoque que l'existence biculturelle était vouée à l'échec aux niveaux élémentaire et secondaire, comment peut-on soutenir une théorie contraire au niveau universitaire?

« Pourquoi une minorité, qui a besoin de toutes ses énergies pour survivre et vivre, devrait-elle se payer le luxe d'une université bilingue dont le coût serait peut-être une assimilation lente mais certaine?

« À moins de posséder intégralement son institution de haut savoir, le groupe francophone fortement minoritaire ne peut absolument pas se développer normalement dans un environnement anglophone où se côtoient deux cultures différentes.

« L'ACFO recommande que l'Université d'Ottawa applique une politique de francisation dans les plus brefs délais possibles.

« Pour ce faire, l'Université d'Ottawa doit dès maintenant :

1 - donner la priorité au français
2 - donner la priorité aux francophones lors des admissions
3 - mettre sur pied une campagne intensive et particulière pour attirer les étudiants francophones
4 - accélérer le processus de francisation des cours offerts dans toutes les disciplines
5 - que la politique de recrutement du personnel, tant au niveau académique qu'administratif, reflète l'image française que doit se donner l'Université
6 - prendre les mesures nécessaires pour devenir le centre de recherche et d'expérimentation du fait français en Ontario. »


Note : à cette époque, les francophones constituaient la moitié de la population étudiante à l'Université d'Ottawa. Ce mémoire de l'ACFO a été mis sur les tablettes. J'inclus ici des extraits pour que quelqu'un s'en souvienne. Pour qu'on sache qu'il y a plus de 40 ans, cette demande a été faite et refusée. Aujourd'hui, les francophones forment à peine 30% de la population étudiante à l'U d.O. et leurs chances d'obtenir, comme les Acadiens, une université bien à eux en Ontario sont presque nulles (ce texte a été écrit en 2011).

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