vendredi 29 juillet 2011

Les tableaux d'Alfred Pellan et la reine...

Billet éditorial du quotidien LeDroit, vendredi 29 juillet 2011.

La décision de remplacer deux tableaux d'Alfred Pellan par une photographie de la reine Elizabeth II dans le hall de l'édifice du ministère des Affaires étrangères, à Ottawa, a été saluée par les groupes monarchistes, mais la majorité des Canadiens - et la quasi-totalité des francophones - doivent bien se demander pourquoi le ministre John Baird tripote ainsi la symbolique du pays.

Au moment où le Canada fait son possible, souvent tout croche, pour affirmer sa souveraineté dans l'Arctique et forger une nouvelle identité sur le plan mondial, voilà qu'au siège social du ministère chargé des relations du Canada avec la communauté internationale, M. Baird retire des oeuvres d'art d'un peintre québécois de renom, dépeignant le terroir du pays, pour les remplacer par une photographie qui rappelle et actualise le passé colonial britannique du Canada.

Chacun, chacune pourra tirer ses propres conclusions. Tout commentaire additionnel, ici, serait superflu...

Pierre Allard

lundi 25 juillet 2011

Partisanerie excessive

Billet éditorial dans le quotidien LeDroit, lundi 25 juillet 2011

Ces jours-ci, Patrimoine canadien distribue des subventions à gauche et à droite, d’un bout à l’autre du pays, et ne manque pas l’occasion d’annoncer les remises de chèques par voie de communiqué de presse. Rien à redire, c’est une pratique normale. Mais quand on voit sur un communiqué en titre « Le gouvernement Harper appuie les organismes » de tel ou tel endroit, il y a de quoi sourciller. Le « gouvernement du Canada », et non le gouvernement Harper ou le Parti conservateur, administre les fonds publics. Vivement qu’on revienne à des pratiques moins partisanes. La campagne électorale est terminée.

Pierre Allard

Deuil et espoir

Éditorial du quotidien LeDroit du lundi 25 juillet 2011

Deuil et espoir

par Pierre Allard

Au-delà de la terrible responsabilité que devra porter pour l’éternité ce jeune terroriste norvégien, au-delà du châtiment insuffisant que la justice humaine lui imposera pour le tort irréparable qu’il a commis, au-delà des deuils difficiles que devront vivre parents et amis de ces plus de 90 jeunes et moins jeunes victimes des attentats, au-delà du flot de condamnations et de condoléances venues de partout, chaque humain doit aujourd’hui s’interroger sur le sens de cette tragédie. Car nous sommes tous impliqués.

Pourquoi faut-il que les unes soient éclaboussée par la folie meurtrière d’un ou de quelques individus, sortis d’on ne sait où, assassinant des dizaines, des centaines ou des milliers d’innocents, pour qu’on s’interroge sur les causes des drames qui affligent l’humanité? La mort de milliers d’enfants affamés, tous les ans, passe largement inaperçue. Le crime organisé tue 15 000 personnes par année au Mexique? Et que pense-t-on des 15 000 meurtres par an aux États-Unis? Un haussement d’épaules collectif…

Puis survient un jeune intégriste chrétien, infecté des pires préjugés, qui voit dans le meurtre les solutions à tous les maux de la société. Il fait exploser un édifice gouvernemental puis se rend à un camp de jeunes où il fusille sans discernement. Près d’une centaine d’innocents abattus ou déchiquetés. Les médias se déchaînent. Il faut tout savoir. Qui est ce type? Pas d’Al-Qaïda? Oh non! Sa vie privée? Ses fréquentations? Ses opinions? On passe tout au peigne fin pour un auditoire aux aguets. Dans quelques mois, la poussière retombera et on reviendra en mode attente.

Trop souvent, les catastrophes, petites et grandes, ne sont malheureusement que des biens de consommation. On achète les magazines et journaux, on ouvre la télé, on navigue sur le Net à la recherche de sensations fortes. De temps à autre, l’opinion publique s’insurge, se mécontente. Les lignes téléphoniques, les pages de lettres, les blogues s’animent et la colère des auditoires cible une panoplie de coupables. Mais ça s’arrête là. Rien ne se règle et aux élections suivantes, 40% des citoyens n’iront même pas voter…

Une société ignorante, amorphe et passive est toujours à risque. Les fanatiques de tout acabit, des intégristes religieux aux idéologues intolérants et totalitaires, jugeant les régimes actuels corrompus et irrécupérables, s’estiment investis du droit – voire de la mission – de les abattre par tous les moyens y compris par la violence. Ils n’ont aucun respect pour la démocratie. Et le faible niveau d’engagement des citoyens en Occident leur facilite la tâche.

On ne pourra compter exclusivement sur les lois et sur le travail policier pour nous protéger des terroristes d’ici et d’ailleurs. Même les forces policières les plus efficaces seront impuissantes devant la détermination d’un détraqué isolé et secret. La meilleure prévention, ce sont des sociétés et des communautés de nations où des citoyens bien renseignés et responsables s’attaquent aux causes des problèmes qui donnent naissance au mécontentement et à son exploitation par des individus ou groupuscules d’extrémistes.

Est-ce rêver en couleur de penser ainsi? Oui, sans doute… Mais dans le deuil, il doit y avoir de l’espoir.


Voir aussi Cyberpresse.ca


lundi 11 juillet 2011

JE ME SOUVIENS

À l'époque des iPhone, iPad, iPod, Facebook, Twitter, blogues et innombrables applications Internet, en plus des logiciels et appareils audio-visuels de pointe, il est difficile d'imaginer ce que c'était dans les années 1960. Papier, machines à écrire, téléphone, télé (N&B puis couleur), magnétophones, la technologie à la disposition des étudiants et profs était - de notre point de vue - rudimentaire.

Les «techniques audio-visuelles» dans les écoles du Québec... en 1968.
Extrait d'un article dans la Revue Maintenant, no 77, 15 mai - 15 juin 1968

« Il y a 4 ans, l'audio-visuel ne pouvait être considéré comme une réalité de l'enseignement. Quelques professeurs utilisaient la radio, particulièrement dans l'enseignement du français parlé, de l'anglais et de la musique : 56,8% des professeurs faisaient usage du tourne-disques mais seulement 32% des professeurs affirmaient dans une enquête que leur classe regardait habituellement les émissions de TV scolaire et 12% utilisaient le magnétophone. Quant aux diapositives, films fixes et films sonores, à peine une vingtaine y recourait dans un groupe d'au-delà de 300 enseignants, selon une enquête menée par le Comité audio-visuel de l'Alliance des professeurs de Montréal sur l'utilisation des techniques audio-visuelles dans les écoles de la CECM (1963-1964). [...] Nous en étions à la préhistoire de la technologie scolaire.

« Dans les années qui suivirent, on s'est tellement occupé de l'audio-visuel... qu'on l'a tué! Combien de professeurs n'ont-ils pas eu l'impression d'avoir plongé dans la pédagogie active dès qu'ils manipulaient diapositives et projecteurs? Certains ont donné des cours de géographie, utilisant parfois plus de 100 diapositives en 50 minutes. Le film pour le film! L'image pour l'image!

« Bref, les techniques audio-visuelles ne sont pas encore apparues dans les faits comme des instruments actifs de l'éducation. Elles le seront au moment où je ne devrai plus me déplacer à l'autre bout de la ville pour me procurer le matériel nécessaire, au moment où nous disposerons sur place d'un matériel conçu en fonction de l'enseignement et de la pédagogie.

« La formule du "kit" (jeu) serait à exploiter. C'est un ensemble pouvant inclure par exemple un volume pour le maître, une série de diapositives 35 mm accompagnée d'un enregistrement synchronisé, quelques petits films 8 mm ou 16 mm qui isolent et approfondissent des situations ou des notions étudiées à l'aide de diapositives, des textes et des images percutantes présentés aux étudiants grâce à la projection opaque ou en se servant d'acétates: enfin, un guide pédaoogique et un guide d'utilisation...

« Les possibilités de tels "jeux" audio-visuels sont énormes. Pensons aux professeurs de géographie qui doivent souvent reproduire des cartes et des tableaux; pensons aux professeurs de chimie, physique, biologie, botanique, etc. Pensons également aux futurs professeurs en formation humaine qui, sans ces "jeux", devront effectuer des recherches et monter de toutes pièces des cours sur des sujets aussi diversifiés que la personnalité, l'affectivité, la sexualité, la vie politique, économique, sociale, culturelle, morale, la civilisation technique, la communauté internationale, etc.

« Les enseignants sont-ils prêts à utiliser le matériel audio-visuel, particulièrement les techniques moins connues telles que l'épidiascope, la projection angulaire, les machines à enseigner, le tachytoscope, etc.? [...] La technologie, ce doit être une réalité chez nous aussi. L'an dernier, un éducateur s'exclamait : "Il est criminel de forcer ces enfants à voir et à étudier la réalité à travers les pages noires et arides de manuels scolaires alors qu'ils sont déjà habitués au contact visuel et sonore de l'objet de leurs études." »

Article signé par Serge Leblanc

Qu'écrirait-il aujourd'hui, si on lui commandait le même article?


vendredi 8 juillet 2011

JE ME SOUVIENS

Il y a lieu de rappeler, de temps en temps, comment le français a été traité en ce pays avant les grands éveils du dernier demi-siècle. Et quel sort pourrait l'attendre, éventuellement, si nous oublions les leçons de l'histoire...

Voici quelques extraits de « Vie française », ancienne revue du « Comité de la survivance française », des années 1950 et 1951.

Air Canada

« Le ministre fédéral C.D. Howe, dans une lettre à la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, écrivait : "Je partage entièrement les vues du président des directeurs de votre société sur l'opportunité d'employer le français [...]. J'ai déjà attiré l'attention des directeurs d'Air Canada sur cette question et on m'a donné l'assurance que, où il est approprié de le faire, on se servira de la langue française dans une plus grande mesure qu'on ne l'a fait jusqu'ici."

« Considérant que la langue française n'est plus utilisée sur les billets, sur la publicité et sur les diverses affiches paraissant à l'aéroport de Dorval, pour n'en citer qu'un, les délégués (au congrès de la SSJB) réclament énergiquement auprès de qui de droit un judicieux usage de la langue française. »

Le français et les banques

« On peut observer à Montréal un phénomène curieux. Dès qu'on passe de l'est à l'ouest de la ville, on s'aperçoit que subitement, et comme par hasard, toutes les succursales des grandes banques canadiennes (anglaises) ne s'annoncent plus qu'en anglais seulement alors que dans l'est elles affichent un bilinguisme scrupuleux.

« Pourquoi cette partialité très nette dans l'ouest où il y a proportion beaucoup plus forte de Canadiens français que d'Anglais dans l'est? On s'avise même de répéter la chose dans des villes à forte majorité française comme Québec, Arvida et Grand-Mère. Ces maisons auraient intérêt à se rappeler que la clientèle canadienne-française a le droit d'être servie et sollicitée dans sa langue. »

Voeux pour Radio-Canada

Lors de son congrès de 1950, l'Association canadienne des éducateurs de langue française (ACELF) adopta la résolution suivante :

« Que la Société Radio-Canada diffuse sur son réseau français, quotidiennement et gratuitement, un quart d'heure de "chansons" d'inspiration française, comme médium de formation et de culture française ».

Encore sur Radio-Canada

« Le service de la citoyenneté nous apprend que Radio-Canada a émis des séries de programmes contre les préjugés de race. L'intention est excellente. Surtout quand on sait que notre radio nationale refuse systématiquement des programmes français à une large fraction de la population française au Canada. »

Cinéma français à Ottawa?

« La Rotonde, le journal des étudiants de l'Université d'Ottawa, vient de souligner l'utilité d'un cinéma français à Ottawa. Les carabins ont obtenu l'appui du premier ministre du Canada lui-même. Voici ce que pense du projet M. Louis Saint-Laurent : "Le Canada étant l'héritier de deux cultures, il y a certainement place à Ottawa, la capitale du pays, pour un cinéma où l'on pourrait présenter des films français. D'ailleurs, pareille entreprise ferait certainement ses frais, car non seulement l'élément français de la population d'Ottawa lui accorderait son appui, mais aussi nos concitoyens de langue anglaise ne manqueraient pas d'aller voir de temps à autre les productions de films français ou même canadiens-français." »

(En 2011, il n'y a toujours pas de cinéma français dans la capitale...)

Tourisme à Québec

(Parlant d'étudiants américains venus en touristes à Québec) : « Espérons qu'ils ne se sont pas contentés de circuler dans les rues «touristiques» de la Vieille Capitale. Ils n'auraient alors vu de Québec que des rooms, baths, vacancies, showers. Les propriétaires de ces demeures vivent du caractère français de Québec, mais ils n'ont pas l'intelligence requise pour le comprendre. Ils persistent à offrir uniquement de l'anglais à un tourisme qui vient ici pour trouver surtout du français. La SSJB de Québec a écrit à une centaine de ces «exploiteurs» du caractère français de Québec pour les inviter à se franciser eux-mêmes. Elle n'a même pas reçu une réponse. »

Pendant ce temps, à Ottawa...

« Dans Le Droit d'Ottawa, M. G.-H. Gagneau signale qu'au ministère fédéral du Commerce, vingt-trois fonctionnaires principaux sont anglophones. Il n'a pu trouver un seul nom canadien-français en parcourant la liste des présidents et directeurs de douze organismes qui relèvent de ce ministère. L'une des conséquences de cet état de chose, c'est que le rapport annuel de ce ministère vient de paraître en anglais seulement. »


lundi 4 juillet 2011

JE ME SOUVIENS

Francisation totale de l'Université d'Ottawa
Quelques extraits du mémoire de l'Assemblée provinciale des mouvements de jeunes de l'Ontario français (APMJOF) au Groupe de travail sur le bilinguisme de l'Université d'Ottawa, en février 1970.

« Le déclin continu de la majorité francophone (étudiante) à l'Université d'Ottawa invite à de sérieuses réflexions. En 1958, la population francophone de l'Université représentait 63,8%. Dix ans plus tard, elle ne représente que 50,9%. Cette année (1969-1970), les étudiants francophones constituent 50,6% de la population étudiante.

« L'APMJOF est convaincue que seul l'unilinguisme français est viable et que seul l'unilinguisme français assurera une entière promotion académique et culturelle aux étudiants francophones d'Ontario, qui voient en l'Université d'Ottawa une des seules institutions post-secondaires qui se rapprochent quelque peu de leur culture.

« Pourquoi l'unilinguisme français? Nous ne saurions trop insister sur le milieu culturel homogène. Au dire des membres de la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme, «l'égalité des deux groupes suppose l'enracinement linguistique de chacun dans son propre milieu».

« Dans leur troisième volume, les membres de la Commission BB insistent clairement sur la mise en oeuvre d'unités francophones de travail. Le jeune francophone d'Ontario doit pouvoir travailler en français dans un milieu homogène. L'université est le milieu de travail de plusieurs jeunes Canadiens français. Il n'y a pas, à notre avis, que la salle de cours qui forme le milieu de travail; le campus, l'atmosphère et les activités en font également partie.

« L'Université d'Ottawa unilingue française assurerait, d'une part, un milieu favorable à l'expression des arts et des lettres, de la culture française, et d'autre part, un milieu de travail homogène pour un grand nombre de professeurs et d'étudiants.

« L'APMJOF recommande donc que l'Université d'Ottawa devienne unilingue française dans le plus bref délai possible, c'est-à-dire qu'elle offre un programme d'études, un milieu culturel et un milieu de travail homogènes français. »


L'APMJOF et l'Association de la jeunesse franco-ontarienne (AJFO) se sont fusionnées en 1970 pour former Direction-Jeunesse. Ce mémoire a été «tabletté» comme celui de l'ancienne ACFO. Il n'en reste que quelques rares exemplaires. Les Franco-Ontariens ne faisaient pas le poids dans le jeu d'influences qui façonnerait l'avenir de l'Université d'Ottawa. Aujourd'hui, les francophones ne forment à peine que 30% de la population étudiante de l'U. d.'O.

JE ME SOUVIENS

POUR UNE FRANCISATION COMPLÈTE DE L'UNIVERSITÉ D'OTTAWA

Extraits du mémoire présenté par l'Association canadienne-française de l'Ontario (ACFO) en avril 1970 au Groupe de travail sur le bilinguisme à l'Université d'Ottawa

« Peu après la parution du rapport B&B, M. Jean-Louis Gagnon, à titre de coprésident de la Commission, déclarait à titre personnel à la télévision que la langue française devait être prioritaire à l'Université d'Ottawa et que la situation devait évoluer vers l'unilinguisme (français).

« Les francophones de l'Ontario ne croient pas à la théorie du bilinguisme intégral cher à plusieurs. La meilleure preuve de cette affirmation se concrétise dans leur lutte des 150 dernières années en vue d'obtenir un système d'éducation, tant à l'élémentaire qu'au secondaire, en langue française.

« S'il a été prouvé de façon non équivoque que l'existence biculturelle était vouée à l'échec aux niveaux élémentaire et secondaire, comment peut-on soutenir une théorie contraire au niveau universitaire?

« Pourquoi une minorité, qui a besoin de toutes ses énergies pour survivre et vivre, devrait-elle se payer le luxe d'une université bilingue dont le coût serait peut-être une assimilation lente mais certaine?

« À moins de posséder intégralement son institution de haut savoir, le groupe francophone fortement minoritaire ne peut absolument pas se développer normalement dans un environnement anglophone où se côtoient deux cultures différentes.

« L'ACFO recommande que l'Université d'Ottawa applique une politique de francisation dans les plus brefs délais possibles.

« Pour ce faire, l'Université d'Ottawa doit dès maintenant :

1 - donner la priorité au français
2 - donner la priorité aux francophones lors des admissions
3 - mettre sur pied une campagne intensive et particulière pour attirer les étudiants francophones
4 - accélérer le processus de francisation des cours offerts dans toutes les disciplines
5 - que la politique de recrutement du personnel, tant au niveau académique qu'administratif, reflète l'image française que doit se donner l'Université
6 - prendre les mesures nécessaires pour devenir le centre de recherche et d'expérimentation du fait français en Ontario. »


Note : à cette époque, les francophones constituaient la moitié de la population étudiante à l'Université d'Ottawa. Ce mémoire de l'ACFO a été mis sur les tablettes. J'inclus ici des extraits pour que quelqu'un s'en souvienne. Pour qu'on sache qu'il y a plus de 40 ans, cette demande a été faite et refusée. Aujourd'hui, les francophones forment à peine 30% de la population étudiante à l'U d.O. et leurs chances d'obtenir, comme les Acadiens, une université bien à eux en Ontario sont presque nulles (ce texte a été écrit en 2011).