mercredi 12 août 2015

Sondage Ipsos d'aujourd'hui… effets minimes du débat des chefs

Le premier sondage depuis le débat en anglais des chefs de partis pan-canadiens a été rendu public aujourd'hui. Réalisé par la maison Ipsos pour Global News auprès de plus de 2000 répondants (en ligne et par téléphone), il semble accréditer une lutte serrée à trois pour l'ensemble du pays, avec le NPD en tête (33%) mais en baisse très légère, les conservateurs seconds (31%) mais aussi en chute, et les libéraux troisièmes (28% mais en hausse de 3 points)...

Personne n'a subi de knock-out dans ce premier affrontement télévisé, qui paraît avoir profité à Justin Trudeau plus qu'à ses principaux adversaires, MM. Mulcair et Harper. Sans exclure la possibilité qu'en chemin vers le 19 octobre, la campagne d'un des chefs ou de son parti puisse dérailler, ou que l'un d'entre eux puisse se détacher du peloton, tout semble indiquer pour le moment qu'aucune formation ne s'approche du seuil requis pour l'obtention d'une majorité au prochain Parlement.

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Voici le lien au sondage Ipsos d'aujourd'hui: http://bit.ly/1WiIfsO
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Dans cette guerre de tranchées menée sur fond de polarisation d'un électorat comprenant une frange croissante d'opposition extrême au parti de M. Harper et aux valeurs qu'il représente, les appels au vote stratégique risquent de nuire surtout aux partis qui n'aspirent pas au pouvoir - tels le Bloc québécois et le Parti vert. Car l'enjeu ne sera pas, comme à l'élection de 2011, d'empêcher M. Harper de former un gouvernement majoritaire, mais bien de prendre le pouvoir à sa place… Ni M. Mulcair ni M. Trudeau ne veulent être chef de l'Opposition… ils veulent occuper le fauteuil du premier ministre…

Et si on se fie au sondage Ipsos, les néo-démocrates auront absolument besoin de rééditer la vague orange de 2011 au Québec pour avoir une chance de devancer les conservateurs. Leur avance actuelle de 19 points au Québec (NPD 41, PLC 22, PC 19, Bloc 16) pourrait s'avérer suffisante à cet égard, mais aucun résultat dans le reste du pays permet de croire à une percée générale néo-démocrate.

Le parti de M. Mulcair mène dans les intentions de vote en Colombie-Britannique seulement, et affiche des retards considérables dans les Prairies ainsi que dans les Maritimes. En Ontario, il n'est pas loin des conservateurs et des libéraux (33% chacun), mais reste bon troisième à 29%. Le recul des conservateurs  profitera, si la tendance se maintient, tant aux libéraux qu'aux néo-démocrates. Dans un scénario où les néo-démocrates doivent obtenir 130 députés ou plus pour devancer le PC et le PLC, les quelque 60 élu(e)s du Québec constituent une nécessité absolue!

Le défi à relever, pour le Bloc québécois, est formidable. Pas impossible, cependant. Les Québécois ont mis plus de 125 ans à larguer les deux vieux partis comme premier choix électoral à Ottawa. Puis Jack est arrivé et après 20 ans avec le Bloc, ce fut la vague orange de 2011… Le Bloc a vite compris qu'il devait rebâtir sa base et convaincre de nouveau les Québécois de l'importance d'une présence souverainiste à Ottawa. C'est un travail qu'avait fort bien entrepris Mario Beaulieu mais qui prendra du temps, peut-être plus qu'il n'en faut pour obtenir les résultats escomptés le 19 octobre 2015.

La présence de Gilles Duceppe s'est manifestée par un bond dans les sondages pour quelques semaines, mais tout semble indiquer un retour graduel aux chiffres de Mario Beaulieu. Tout de même... Comme les appuis des libéraux sont concentrés dans les circonscriptions à forte proportion anglophone ou allochtone, et que les conservateurs apparaissent dominants dans la région de Québec et en Beauce, le Bloc aura des chances de mener de bonnes luttes dans d'autres régions traditionnellement souverainistes. Mais le NPD sera difficile à battre partout.

Peu importe le résultat, peu importe les sondages, peu importe le faible soutien médiatique (autre que dans les médias sociaux), le travail du Bloc sur le terrain ne sera pas perdu. S'il remporte une bonne brochette de victoires le 19 octobre, tant mieux! Sinon, il y aura eu là un exercice fructueux pour la préparation d'une nouvelle campagne fédérale à court terme, si le parti vainqueur est minoritaire (c'est ce qui paraît le plus probable), ou pour le scrutin québécois de 2018.

Enfin, sait-on jamais? D'ici la mi-octobre, tant de choses peuvent arriver...



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