Regards sur l'histoire.
C'était en 1952.
« La grande presse d'information en général ne contribue pas à enrichir notre vie culturelle française. Tout au contraire. Par ses nouvelles mal traduites de l'anglais et remplies d'anglicismes, elle contribue à déformer chaque jour notre langue déjà appauvrie et incorrecte. Par ses nouvelles à sensation et souvent tendancieuses et par ses pages sportives, où l'on déifie les étoiles du hockey et de la balle au camp, elle détourne l'attention de nos gens des problèmes culturels et les attachent à toutes les futilités de la vie.
« Si l'on ajoute à cela la vogue que connaissent chez nous les comics et toute cette masse de revues folichonnes ou franchement immorales qui encombrent nos kiosques à journaux et nos magasins de tabacs et que lisent une bonne proportion des nôtres, on peut déclarer sans exagération que le matérialisme américain entre en toute liberté dans un grand nombre de nos foyers et sape lentement à leur base les vieux principes de foi chrétienne et les traditions françaises qui ont fait jusqu'ici la force de notre peuple. C'est à se demander si, d'ici 50 ans, une forte proportion de notre peuple ne sera pas déchristianisée et défrancisée.
« Quant à la radio, qui joue un rôle de plus en plus important dans notre mentalité, elle nous cause un tort presque aussi considérable. De nombreux et beaux programmes nous consolent à peine de la masse des programmes idiots et bêtes qui abâtardissent lentement l'esprit de notre peuple, surtout de nos jeunes. Que sera-ce, grands dieux! quand nous aurons la télévision? »
Henri Lallier, président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Québec
Extrait de « La vie française dans le Québec », pour le Troisième Congrès de la langue française au Canada, Québec, 18-26 juin 1952.
Les Éditions Ferland, Québec, 1953.
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