Regards sur l'histoire
C'était en 1966.
Mon pays, Québec ou le Canada
« Comme tous les nationalistes du Canada français, je voudrais écrire ce soir, mon pays c'est le Québec, mais précisément, le pays du Québec n'existe pas encore. Je ne le créerai ni avec des mots, ou des rêves, ni avec de la colère, de la haine, de la précipitation ou du chauvinisme. Je ne l'inventerai pas pour refuser de vivre au rythme anglo-américain, pour justifier ma faim de liberté, ou pour me venger parce que le gouvernement d'Ottawa refuse de me donner ce que je lui demande. Le pays du Québec sera si la nation le veut. »
.....
« Je ne savais pas au moment de mon départ de Dorval, en cette nuit de février 1966, combien me transformeraient mes rencontres avec certaines personnalités des Canadas anglais et français. [...] J'ai honnêtement cherché un dénominateur commun entre Canadiens de langue française et anglais, et je ne l'ai pas trouvé.
En conséquence, je reviens à la Terre-Québec plus québécoise que canadienne, parce que j'ai appris durement, douloureusement et définitivement, que pour demeurer fidèle à la ligne profonde de mon passé, de mon présent et de tout ce qui compose mon être de langue et de culture française, je dois vivre au Québec, dans un Québec qui un jour deviendra peut-être, mon pays. »
Solange Chaput-Rolland (1919-2001)
auteure, ancienne députée libérale à Québec et sénatrice conservatrice à Ottawa.
Extrait de la conclusion de « Mon pays, Québec ou le Canada »
Le Cercle du livre de France, 1966.
Mme Chaput-Rolland avait visité le Canada d'un océan à l'autre entre février et juillet 1966, et la publication du livre avait été commanditée par la Commission du centenaire du Canada.
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