Dans la pleine page de pub achetée dans Le Droit du samedi 14 novembre par l'Université d'Ottawa, il n'est même pas question de la mission francophone de l'institution ou du bilinguisme de M. Rovinescu...
--------------------------------------------------------------------- Une semaine après la nomination du PDG d'Air Canada, Calin Rovinescu, comme chancelier de l'Université d'Ottawa, les milieux francophones et francophiles n'ont toujours pas protesté, ou même commenté ce choix d'un individu qui chapeaute depuis six ans une direction fréquemment blâmée par le Commissaire fédéral aux langues officielles pour ses graves manquements…
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Voir mon blogue à http://bit.ly/1HwFsrI.
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Depuis le 9 novembre, le jour où l'Université a officiellement annoncé que M. Rovinesco serait pour elle «un excellent ambassadeur bilingue» en dépit de sa piètre performance linguistique comme chef de la direction d'Air Canada, seul le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO) - organisme regroupant les étudiants et étudiantes francophones du post-secondaire en Ontario - a osé critiquer la décision de l'Université d'Ottawa.
«Nous trouvons que la nomination de M. Rovinescu au poste de chancelier, une personne n'ayant pas une réputation très reluisante en ce qui concerne le respect des langues officielles au sein d'Air Canada, envoie un drôle de message de la part d'une institution qui se dit fière de son bilinguisme», a déclaré le 11 novembre Rym Ben Berrah, coprésidente du RÉFO, dans un échange de courriels avec #ONfr (voir le texte de TFO à http://bit.ly/1iVryDV).
Depuis cette date, plus rien… C'est le silence à peu près total, même à l'Assemblée de la Francophonie de l'Ontario (AFO) et à la FESFO (Fédération de la jeunesse franco-ontarienne), les deux organisations qui combattent avec le RÉFO pour la création d'une véritable université franco-ontarienne…
Et à l'exception d'un texte par #ONfr (le service des nouvelles de TFO), les médias qui s'intéressent le plus souvent aux dossiers franco-ontariens n'ont rien publié. Le journal étudiant de langue française de l'Université d'Ottawa, La Rotonde, a commencé à enquêter sur la nomination de Rovinescu mais rien n'indique, du moins pour le moment, que Le Droit, Radio-Canada ou les hebdos de langue française ontariens soient sur le point de s'impliquer. C'est regrettable.
Les seules critiques que j'ai vues ont été publiées sur les pages Facebook «Fier d'être Franco-Ontarien/Fière d'être Franco-Ontarienne», au cours de la dernière semaine. Je cite ici Philippe Landry, un ancien journaliste du Droit et professeur de journalisme à La Cité (collégiale), à Ottawa: «Chez Air Canada, il (Calin Rovinescu) n'a jamais levé un doigt pour aider la cause du bilinguisme. Air Canada a été blâmée publiquement par le Commissaire aux langues officielles. Quel faux pas de cette université qui se proclame "L'Université des francophones".»
Un autre francophone de l'Est ontarien, Jean-Guy Giroux, un ancien cadre du Droit, a estimé que cette nomination était effectivement une «gifle» pour les Franco-Ontariens et «un net recul». Et d'ajouter M. Giroux: «Une institution qui préconise le bilinguisme est une pépinière à assimilation et l'Université d'Ottawa n'est pas différente en ce sens. Si nous voulons que nos jeunes francophones demeurent francophones, il faut qu'il y ait une université francophone, rien de moins!»
Une francophone du nord de l'Ontario, Carole Lafrenière-Noël, a renchéri avec ce commentaire: «Cette histoire me fait drôlement penser à la lutte scolaire de Sturgeon Falls à laquelle j'ai participé. Dans le temps, on était confronté à un conseil scolaire majoritairement anglophone au sein duquel siégeaient deux francophones qui, bien entendu, ne réussissaient jamais à faire valoir leur point de vue et à gagner leur vote. Est-ce que l'Université d'Ottawa nous sert la même chose enrobée de belles paroles autour de son message bilingue?»
Je suis convaincu que d'autres que moi sont quelque peu outrés de la nomination de M. Rovinescu sous l'angle de la mission de promotion du français de l'Université d'Ottawa. Les journalistes de la région sont peut-être les seuls qui seraient en mesure d'obliger l'Université à élaborer davantage sur ce «processus de sélection ouvert et transparent» dont elle se vante dans son communiqué sur le choix du PDG d'Air Canada comme chancelier.
On y dit que le chancelier est nommé par le Bureau des gouverneurs, mais cette nomination n'était pas à l'ordre du jour des deux réunions régulières (28 sept. et 2 nov.) tenues entre la remise du rapport du comité de sélection et l'annonce du choix de M. Rovinescu. Finalement, le service de relations avec les médias de l'Université a dû vérifier pour apprendre (ils ne le savaient pas) que la nomination avait été entérinée lors d'une réunion spéciale du Bureau des gouverneurs, le 9 novembre…
Lors de cette réunion, apparemment par appel-conférence, il n'y aurait eu que le vote, sans plus… Quant aux débats au sein du comité de sélection, pendant l'été 2015, ils ne sont pas publics… So much pour l'ouverture et la transparence...
À suivre...
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