La carte couvre Montréal, Laval, et les régions ouest et sud-ouest de l'île…
«Un portrait de la dynamique linguistique»
Il suffit de comparer les statistiques sur la langue maternelle à celles sur la langue d'usage (la langue le plus souvent parlée à la maison). Malgré toutes ces imperfections, et elles sont appréciables, cette méthode d'analyse permet de brosser un tableau que je crois valable de la dynamique linguistique dans une région ou une localité données.
Par exemple, dans ma ville natale d'Ottawa, le recensement de 2011 indique la présence de 123 925 personnes de langue maternelle française (sur une population totale de 872 000), mais de seulement 86 035 personnes dont la langue la plus souvent parlée à la maison (la langue d'usage) est le français. En divisant la langue d'usage par la langue maternelle, on obtient un taux de persistance de 69,4%. Cela indique un taux d'assimilation supérieur à 30%. Ce n'est pas parfait comme image, mais si on fait le même calcul partout, au moins on compare des pommes avec des pommes.
Analyse de 132 subdivisions de recensement
J'ai donc fait le même exercice (dans chaque subdivision de recensement) pour l'ensemble de l'Outaouais; pour les régions riveraines entre l'Outaouais, l'Est ontarien et Montréal; pour le sud-ouest de Montréal (le triangle Longueuil, frontière américaine-fleuve Saint-Laurent-Longueuil); et l'île de Montréal ainsi que Laval. Les résultats dans ces 132 subdivisions de recensement (certaines n'ont que quelques centaines d'habitants, d'autres comme celle de Montréal en ont plus de 1 600 000) ont confirmé mes appréhensions et j'en ai tiré quatre catégories :
1) Recul du français (code couleur rose). Dans certaines régions et localités, l'anglais domine tellement que les effectifs de langue maternelle française régressent (ou, au mieux, restent stables) dans la colonne de la langue d'usage. Il y là a une assimilation active des francophones. Pas moins de 66 (la moitié des 132) subdivisions de recensement - y compris tout l'ouest de l'île de Montréal, la couronne sud-ouest de Montréal, ainsi que le Pontiac, une partie de la vallée de la Gatineau et une région à l'ouest de Lachute - tombent dans cette catégorie!
2) L'anglais avantagé (code couleur orange). À certains endroits, francophones et anglophones enregistrent des gains, mais les chiffres de la langue d'usage indiquent un pouvoir d'attraction supérieur de l'anglais (c'est le cas de Montréal, Laval et Gatineau, 3 des 4 plus grandes villes du Québec). Ici, la dynamique linguistique favorise l'anglais à moyen/long terme. Dans cette catégorie (la plus peuplée de toutes), il y a 19 subdivisions de recensement, y compris Montréal, Laval, Brossard, St-Lambert, Gatineau, Châteauguay, Candiac et Mont-Royal.
3) Le français avantagé (code couleur vert). Dans certains coins, les chiffres sur la langue d'usage indiquent un pouvoir d'attraction supérieur du français. Ici, la dynamique linguistique favorise le français sans toutefois qu'il n'y ait d'assimilation perceptible du groupe anglophone. Cette catégorie regroupe 26 subdivisions de recensement, pour la plupart des petites localités à l'exception de Longueuil et Beauharnois.
4) Recul de l'anglais (code couleur bleu). Enfin, dans certaines régions et localités, le français domine tellement que les effectifs de langue anglaise régressent dans la catégorie de la langue d'usage. On trouve dans cette catégorie 21 subdivisions de recensement, y compris Valleyfield, plusieurs secteurs ruraux dans la Haute-Gatineau, dans la Petite-Nation de l'Outaouais, ainsi qu'au sud-ouest de Montréal.
Il suffit de comparer les statistiques sur la langue maternelle à celles sur la langue d'usage (la langue le plus souvent parlée à la maison). Malgré toutes ces imperfections, et elles sont appréciables, cette méthode d'analyse permet de brosser un tableau que je crois valable de la dynamique linguistique dans une région ou une localité données.
Par exemple, dans ma ville natale d'Ottawa, le recensement de 2011 indique la présence de 123 925 personnes de langue maternelle française (sur une population totale de 872 000), mais de seulement 86 035 personnes dont la langue la plus souvent parlée à la maison (la langue d'usage) est le français. En divisant la langue d'usage par la langue maternelle, on obtient un taux de persistance de 69,4%. Cela indique un taux d'assimilation supérieur à 30%. Ce n'est pas parfait comme image, mais si on fait le même calcul partout, au moins on compare des pommes avec des pommes.
Analyse de 132 subdivisions de recensement
J'ai donc fait le même exercice (dans chaque subdivision de recensement) pour l'ensemble de l'Outaouais; pour les régions riveraines entre l'Outaouais, l'Est ontarien et Montréal; pour le sud-ouest de Montréal (le triangle Longueuil, frontière américaine-fleuve Saint-Laurent-Longueuil); et l'île de Montréal ainsi que Laval. Les résultats dans ces 132 subdivisions de recensement (certaines n'ont que quelques centaines d'habitants, d'autres comme celle de Montréal en ont plus de 1 600 000) ont confirmé mes appréhensions et j'en ai tiré quatre catégories :
1) Recul du français (code couleur rose). Dans certaines régions et localités, l'anglais domine tellement que les effectifs de langue maternelle française régressent (ou, au mieux, restent stables) dans la colonne de la langue d'usage. Il y là a une assimilation active des francophones. Pas moins de 66 (la moitié des 132) subdivisions de recensement - y compris tout l'ouest de l'île de Montréal, la couronne sud-ouest de Montréal, ainsi que le Pontiac, une partie de la vallée de la Gatineau et une région à l'ouest de Lachute - tombent dans cette catégorie!
2) L'anglais avantagé (code couleur orange). À certains endroits, francophones et anglophones enregistrent des gains, mais les chiffres de la langue d'usage indiquent un pouvoir d'attraction supérieur de l'anglais (c'est le cas de Montréal, Laval et Gatineau, 3 des 4 plus grandes villes du Québec). Ici, la dynamique linguistique favorise l'anglais à moyen/long terme. Dans cette catégorie (la plus peuplée de toutes), il y a 19 subdivisions de recensement, y compris Montréal, Laval, Brossard, St-Lambert, Gatineau, Châteauguay, Candiac et Mont-Royal.
3) Le français avantagé (code couleur vert). Dans certains coins, les chiffres sur la langue d'usage indiquent un pouvoir d'attraction supérieur du français. Ici, la dynamique linguistique favorise le français sans toutefois qu'il n'y ait d'assimilation perceptible du groupe anglophone. Cette catégorie regroupe 26 subdivisions de recensement, pour la plupart des petites localités à l'exception de Longueuil et Beauharnois.
4) Recul de l'anglais (code couleur bleu). Enfin, dans certaines régions et localités, le français domine tellement que les effectifs de langue anglaise régressent dans la catégorie de la langue d'usage. On trouve dans cette catégorie 21 subdivisions de recensement, y compris Valleyfield, plusieurs secteurs ruraux dans la Haute-Gatineau, dans la Petite-Nation de l'Outaouais, ainsi qu'au sud-ouest de Montréal.
Merci, monsieur Allard. J'habite Québec depuis un bon moment, mais je suis né à Vaudreuil-Dorion. Ainsi donc, toute la circonscription où j'ai vu le jour est devenue une zone rose !
RépondreSupprimerIl y a quarante ans, je craignais de devoir passer mes vieux jours (maintenant arrivés !) dans un Québec où le français aurait vraiment perdu pied. Je sais maintenant que je ne verrai pas le déclin définitif du français chez nous : la loi 101 l'aura beaucoup retardé, parce qu'elle a francisé de force les immigrants qui auparavant allaient à l'école anglaise, mais aussi parce qu'elle a provoqué le départ de quelques centaines de milliers d'anglophones pour Toronto ou pour ailleurs.
Sans la loi 101, l'anglais dominerait déjà la région de Montréal aujourd'hui, J'en suis convaincu.