«Information fouillée, pertinente, branchée sur les préoccupations des lecteurs», écrit l'éditeur Jacques Pronovost, le 12 janvier 2015, en parlant de son quotidien, Le Droit, de Gatineau-Ottawa.
«Information fouillée, rigoureuse, pertinente, branchée sur les préoccupations des lecteurs», écrit l'éditeur Alain Turcotte le même jour, au sujet de son quotidien, Le Nouvelliste, de Trois-Rivières.
«Information fouillée, rigoureuse, pertinente, branchée sur les préoccupations des lecteurs», écrit - elle aussi le 12 janvier - Louise Boisvert, éditrice du quotidien La Voix de l'Est, dans un mot sur son journal.
«Information fouillée, rigoureuse, pertinente, branchée sur les préoccupations des lecteurs», écrit de nouveau Louise Boisvert, toujours le 12, cette fois à titre d'éditrice de La Tribune, de Sherbrooke.
«Information fouillée, rigoureuse, pertinente, branchée sur les préoccupations des lecteurs», précise à son tour Michel Simard, éditeur du Quotidien du Saguenay, dans l'édition du 12 janvier.
«Information fouillée, pertinente, branchée sur les préoccupations des lecteurs», insiste enfin Claude Gagnon, éditeur du Soleil de Québec et vice-président exécutif des Journaux régionaux de Gesca.
En ce lundi 12 janvier de l'année 2015, les lecteurs et lectrices de tous les quotidiens régionaux de l'empire Gesca-Power ont été informés dans des textes qui reproduisent ça et là, avec quelques variantes, une série de formules et de phrases identiques, que le format de leur journal avait changé et que la mise en page était désormais «contemporaine, aérée, dynamique» (elle ne l'était pas avant?).
Omettant de préciser que le nouveau format était plus petit que le précédent (du moins pour Le Droit), on ajoute cependant que la nouvelle présentation correspond «à la norme standard pour les quotidiens de type compact». Une chose est sûre, c'est hors du commun parce que cinq des six textes commencent par la même phrase. «C'est une journée bien spéciale aujourd'hui»…
Je n'ai rien contre un message commun des éditeurs d'une chaîne, mais je ne comprends pas que la direction (Claude Gagnon?) propose (impose?) un texte que tous/toutes reprennent plus que moins, avec des modifications de structure et de style, en y apposant leur propre signature comme s'ils en étaient le seul auteur…
Pourquoi ne pas avoir diffusé un texte unique signé par le «boss» des journaux régionaux (ou par les six s'ils en sont collectivement auteurs), en demandant à chaque éditeur/éditrice d'y ajouter un message personnel aux lecteurs de sa région? Pensaient-ils que personne ne comparerait les propos des éditeurs?
Si six textes de nouvelles, ou six chroniques ou éditoriaux avec tant de passages identiques avaient été publiés dans les pages de nouvelles de six quotidiens différents, avec des signatures différentes, le même jour, on aurait vite fait d'accuser les auteurs de plagiat…
Cela vaut aussi la peine d'être mentionné, enfin, que chaque texte donne l'assurance, avec les mêmes mots, que les six quotidiens conserveront «leur personnalité propre»...
On est en droit de s'attendre à mieux, surtout d'éditeurs de quotidiens qui adhèrent à des codes d'éthique et professent une grande rigueur dans leurs salles de rédaction. Cette fois, le mauvais exemple vient de haut…
Pour vous en convaincre, lisez-les… Au moins quatre d'entre eux sont affichés dans le groupe Facebook LeDroit2013+… Les deux autres sont difficiles à trouver sur le Web…
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