En
cette Journée des patriotes 2016, on commémore ceux et celles qui ont combattu
pour la démocratie, la liberté et l’indépendance à une époque où notre pays
était le Bas-Canada. Ce texte a été rédigé en 1839, quelques heures avant que
son auteur monte sur l’échafaud de l’occupant britannique.
Testament
politique de Chevalier de Lorimier
«
Je meurs sans remords. Je ne désirais que le bien de mon pays dans
l’insurrection et l’indépendance, mes vues et mes actions étaient sincères et
n’ont été entachées d’aucun des crimes qui déshonorent l’humanité et qui ne
sont que trop communs dans l’effervescence de passions déchaînées.
«
Depuis 17 à 18 ans, j’ai pris une part active dans presque tous les mouvements
populaires, et toujours avec conviction et sincérité. Mes efforts ont été pour
l’indépendance de mes compatriotes; nous avons été malheureux jusqu’à ce jour.
La mort a déjà décimé plusieurs de mes collaborateurs. Beaucoup gémissent dans
les fers, un plus grand nombre sur la terre d’exil avec leurs propriétés
détruites, leurs familles abandonnées sans ressources aux rigueurs d’un hiver
canadien.
«
Malgré tant d’infortune, mon cœur entretient encore son courage et des
espérances pour l’avenir, mes amis et mes enfants verront de meilleurs jours,
ils seront libres, un pressentiment certain, ma conscience tranquille me
l’assurent.
«
Voilà ce qui me remplit de joie lorsque tout est désolation et douleur autour
de moi. Les plaies de mon pays se cicatriseront après les malheurs de
l’anarchie et d’une révolution sanglante. Le paisible Canadien verra renaître
le bonheur et la liberté sur le Saint-Laurent; tout concourt à ce but, les
exécutions même, le sang et les larmes versés sur l’autel de la liberté arrosent
aujourd’hui les racines de l’arbre qui fera flotter le drapeau marqué des deux
étoiles des Canadiens.
…………
«
Quant à vous, mes compatriotes, puisse mon exécution et celle de mes compagnons
d’échafaud vous être utiles. Puissent-elles vous démontrer ce que vous devez
attendre du gouvernement anglais!... Je n’ai plus que quelques heures à vivre,
mais j’ai voulu partager ce temps précieux entre mes devoirs religieux et ceux
dus à mes compatriotes : pour eux je meurs sur le gibet de la mort infâme du
meurtrier, pour eux je me sépare de mes jeunes enfants et de mon épouse sans
autre appui, et pour eux je meurs en m’écriant: Vive la Liberté, Vive
l’indépendance! »
Chevalier de Lorimier
14 février 1839, à 11
heures du soir
Extrait
du livre « Les patriotes 1830-1839 »
Les
Éditions Libération, 1971.
Bonjour,
RépondreSupprimerJe t'invite amicalement à une brève réflexion. Je la crois nécessaire ces temps-ci, du moins pour ceux qui ont à coeur la survie de notre langue: le français. Si je me donne la peine de t'écrire, c'est que tu es important(e) pour moi.
Je trouve bien triste que le franglais est, de plus en plus, «full» présent dans nos échanges jusqu'à ce que nous soyons tous «full» assimilés. En voici un tout petit exemple, et il y en a des milliers comme ça. Une suggestion, si on nommait ça une pince tout usage, au lieu d'une «clever clips». Trop simple, hein ? Comme ça, on n'a pas à «checker» bien loin. C'est tellement plus facile avec un p'tit raccourci anglais.
Moi, je n'ai jamais voulu me réduire à une neurone anglaise. Quelle insolence ! Quelle vanité ! Je parle simplement et j'écris mon français le mieux possible, je parle et j'écris en anglais couramment, sans être parfait, et je me débrouille un peu en espagnol. Je n'ai pas appris l'anglais ou l'espagnol à l'aide de cours de langue. J'ai plutôt appris par immersion en voyageant et au travail. «It is not the mother to drink, goddem», au fond, ce n'est pas la mère à boire. «Espère-moi su'el corner, je vas crosser la street, pis je vas être back dans pas grand temps». Tu trouves ça merveilleux, n'est ce pas ! Écoute un peu les gens parler.
Tranquillement, insidieusement, machiavéliquement, la victoire de Lord George Lambton Durham, soutenu par des sbires, des valets, des thuriféraires comme Sir Georges-Étienne Cartier, Louis-Stephen St-Laurent, Pierre-Elliott Trudeau et son homme de service Jean Chrétien, John James Charest et son homme de service Jean-Marc Fournier, et j'en passe, très bien appuyés par leur grande famille: la mafia.
Il semble que nous nous éloignons tranquillement et, surtout, nonchalamment du temps où les religieux et religieuses nous enseignaient «le bon parler français», et une bonne écriture. Je me souviens que ça faisait partie de ma génération. Combien de grands écrivains et de chansonniers, chanteurs, compositeurs et interprètes proviennent du Québec ou du canada-français, artistes dont nous devons être très fier.
Aujourd'hui, à lire sur les réseaux sociaux et les commentaires dans les journaux électroniques des textes pleins de fautes, je me questionne sur l'intérêt que suscite NOTRE langue. L'érosion, la dégradation, la désagrégation de NOTRE LANGUE, et par le fait même de NOTRE culture, est sur la bonne voie............... pour ceux qui souhaite sa disparition peu à peu sur cette terre nord-américaine et très majoritairement anglo-saxonne. Je me sens retourner il y a plus de 60 ans, période où l'on se faisait aborder par les vendeuses des grands magasins du centre-ville de Montréal. «May I help you ?» C'est «full cute», hein ?
Vive les patriotes ! Vive le Québec français ! Vive le Québec libre !
Amicalement,
Gilles