De fait, si je peux me fier aux rapports médiatiques, on compte plusieurs problèmes… Certains sont communs à tout ville ou village de notre coin d'Amérique du Nord avec ses extrêmes météorologiques, notamment en fin d'hiver et début de printemps… D'autres, par contre, sont liés au secteur dans lequel j'ai élu domicile depuis plus de 25 ans.
Cela pourra paraître étrange à celui ou à celle qui ne connaît pas la «métropole» outaouaise, mais je vis dans le secteur «Gatineau» de la ville de Gatineau. C'est le secteur de la ville - à l'est de la rivière du même nom - qui portait le nom de Gatineau avant que la méga-fusion de 2002 n'étende l'appellation «Gatineau» à un monstrueusement gros territoire (qui abritait jusqu'aux années 1970 jadis une vingtaine d'identités différentes… d'Aylmer à Hull à Buckingham).
Enfin… J'avais noté cette année une abondance de nids de poule dans nos rues… Plus que d'habitude? Pas sûr… La différence, en 2014, me semblait-il, c'est que personne aux Travaux publics de la ville ne se déplaçait pour les réparer… En dépit du chiâlage et des plaintes de citoyens, on arrivait en juillet et les mêmes trous nous obligeaient à faire du slalom en voiture depuis la fin de l'hiver… Je les ai photographiés (du moins ceux près de chez nous) et diffusés sur ma page Facebook le 3 juillet, en ajoutant que faute de remédier à la situation, le temps était peut-être venu de les inclure sur nos GPS…
Or, quelques jours plus tard, dans les pages du Droit, mes impressions étaient confirmées. Le secteur Gatineau était devenu un «trou noir» pour les Travaux publics municipaux. Au 9 juillet 2014, chapitre «nids de poule», il y avait dans le secteur Aylmer zéro plainte en attente… et seulement deux dans le grand secteur Masson-Angers-Buckingham. Dans l'ancienne ville de Hull, une nette détérioration du service était constatée: 400 requêtes de réparation en attente… Mais ce n'était rien comparé à notre coin de la ville (où vit plus de 40% de la population) : 1143 plaintes de nids de poule non réglées !!!
Personne, dans le court texte du journal, n'expliquait pourquoi tant de requêtes étaient concentrées dans un seul secteur de la ville. Les routes sont-elles en meilleur état ou plus résistantes dans les secteurs Aylmer, Masson-Angers et Buckingham? Ou les équipes des Travaux publics ont-elles tout simplement décidé de balayer les secteurs un à un, en gardant le plus important pour la fin? Ce qui est sûr, c'est qu'au rythme où progressaient les travaux, on en aurait eu jusqu'en octobre ou novembre… Ça n'a aucun bon sens…
Le 17 juillet, un autre texte du Droit annonçait un constat troublant : «Le tiers des routes locales de Gatineau, pouvait-on y lire, ne devraient même plus avoir le droit de porter le vocable "route" tellement elles sont dans un état de décrépitude avancé.» Quand aux nids de poule, ce dont on se doutait est avoué sans détours: «Les équipes ne suffisent plus à la tâche.» Ce qu'ils disent moins ouvertement, c'est qu'elles suffisent à la tâche dans certains quartiers… qui semblent nettement favorisés dans la liste des priorités…
Et puis, comme par miracle, on a accéléré la réparation des nids de poule. Dans Le Droit du 26 juillet, on annonçait que dans le secteur Gatineau, le nombre de requêtes en attente était passé de 1161 à 412 entre le 4 et le 23 juillet… À ce rythme là on aurait pu tout réparer en avril et en mai… plutôt qu'en juillet. Je ne comprends pas que ce qui ne paraissait pas possible deux semaines plus tôt l'est devenu après un peu d'attention médiatique… Le Service des Travaux publics de la ville de Gatineau me semble un lieu bien mystérieux…
Mais le pire reste peut-être à venir… Le 10 juillet, pendant que les nids de poule noircissaient l'encre des journaux et remplissaient les ondes de la radio, de la télé et de l'Internet, un affaissement de la chaussée du boulevard La Vérendrye (un des grands axes est-ouest de la ville) forçait la fermeture complète de la route, justement dans le secteur Gatineau. La ville a rouvert deux des quatre voies le lendemain soir, annonçant que les équipes des Travaux publics «étaient à pied-d'oeuvre» pour réparer le boulevard…
Je passe à cet endroit presque tous les jours, et je n'ai vu qu'une seule fois (et une seule journée) depuis le 10 juillet un déploiement important de personnel et d'équipement à cet endroit. Les deux voies fermées restent fermées depuis près de trois semaines, les mêmes barricades sont au même endroit depuis 20 jours et rien n'indique que les voies barrées rouvriront de si tôt… On ne parle pas ici d'une rue secondaire d'un quartier résidentiel… mais d'un grand boulevard qui traverse le secteur Gatineau d'est en ouest… et dans le secteur de l'affaissement, il est mal en point depuis longtemps…
J'ai vérifié le site Web de la ville et les Travaux publics n'ont rien annoncé concernant les réparations sur La Vérendrye depuis le 11 juillet… Gatineau ayant désormais un service des communications exemplaire, j'ai la conviction qu'une mise à jour aurait été diffusée s'il y avait eu du nouveau à communiquer au public ou aux médias…
À noter: cet «affaissement» de chaussée s'est produit à quelques centaines de mètres et autour de la même pente où, il y a quelques années, on a dû déménager quatre ou cinq maisons neuves parce que le sol était jugé instable et que le sommet de la colline, rendu boueux avec les pluies du printemps, risquait de s'abattre sur les résidents en-dessous… Une bonne fois, au-delà des nids de poule irritants et parfois dangereux, risque-t-on de voir quelques bouts de rue disparaître devant nos yeux? Parfois je me demande...
En passant, un cône orange est réapparu à deux coins de chez nous, sur une réparation effectuée il y a à peine quelques semaines… «Houston, nous avons un problème»…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire