Je ne mêle pas souvent de sports parce que je n'ai pas la compétence requise pour confronter les experts (les vrais et les soi-disant) qui passent année après année à décortiquer les exploits des uns et des autres. Je ne pratique qu'un sport - le golf - et mes exploits se résument à un trou d'un coup dans les années 1970 au Dunnderosa (Chelsea, Québec) dont seul mon défunt beau-père pourrait témoigner. Pour le reste, je suis plutôt nul. Mais depuis ma tendre enfance, j'aime le hockey, même si j'ai renié mon ancienne équipe - Les Canadiens - quand ils ont mis Lafleur à la porte en 1984... Faire ça à mon idole...
Je me souviens quand j'étais petit, à 8 ou 9 ans, nous venions d'acheter notre premier téléviseur et mes parents nous laissaient regarder un peu de hockey le samedi soir. Nos joueurs préférés s'appelaient Maurice Richard, son jeune frère Henri, Jean Béliveau, Bernard Geoffrion, Émile Bouchard, Jacques Plante, et bien d'autres. On nous pardonnera d'avoir eu pour héros nos meilleurs joueurs canadiens-français, et d'avoir considéré les Canadiens comme notre équipe parce que plusieurs de ses meilleurs joueurs parlaient notre langue. Plus tard, dans les années 1970, Lafleur avait pris la relève avec brio...
Cette époque est malheureusement révolue, et aujourd'hui, on compte sur les doigts d'une main les joueurs francophones de l'équipe montréalaise... Les vedettes canadiennes-françaises ou québécoises sont éparpillées avec quelques concentrations ça et là... Enfin... que cela serve d'introduction à ce dont je veux parler dans ce texte. Ce matin, en lisant les pages sportives du Droit, je notais que le gardien de Pittsburgh Marc-André Fleury se disait déçu de ne pas avoir été invité au camp d'Équipe Canada en vue des Olympiques d'hiver de 2014 à Sotchi, en Russie.
Alors j'ai consulté la liste des joueurs invités, publiés la veille dans Le Droit. Sur près de 50 invitations, seulement six - Corey Crawford, Roberto Luongo, Patrice Bergeron, Kristopher Letang, Marc-Édouard Vlasic et Martin St-Louis - étaient adressées à des joueurs du Québec. S'y ajoutaient quelques francophones d'autres provinces, y compris Claude Giroux et Dan Boyle. C'est peu mais, direz-vous, qu'en sais-tu, toi l'incompétent en sports? Et vous auriez raison. Il y aura toujours des tas d'« experts » pour démontrer que Carey Price est meilleur que Marc-André Fleury, ou que Joe Thornton constitue un meilleur atout que Vincent Lecavalier.
Inutile alors d'évoluer sur ce plan, où il n'y a jamais de vainqueur à l'exception de ceux qui prennent les vraies décisions finales. Mais je suis mécontent, comme bien d'autres francophones sans doute. Sans preuve possible, je reste convaincu que « nos » vedettes de hockey (dans d'autres sports aussi) sont trop souvent sous-représentées quand vient le temps de former un « Team Canada » pour affronter la planète. Oh, il y a toujours quelques joueurs de notre coin de pays, soit parce que ne pas les inclure serait indécent, soit parce que ce serait gênant d'expliquer leur absence, mais on s'en tient habituellement au strict minimum... Vrai, pas vrai? Je vous dit ce que je ressens comme amateur depuis des décennies...
J'ai passé en revue la liste complète des joueurs de la LNH, des espoirs repêchés récemment aux vétérans, et j'ai dénombré plus de 100 joueurs du Québec, couvrant toutes les positions sur la glace. Certains sont déjà de grandes vedettes, d'autres demeurent pour le moment inconnus, certains ne sont que de bons « plombiers ». Certains n'ont que 19 ans, d'autres ont dépassé la mi-trentaine. C'est bien suffisant, en tout cas, pour former une équipe qui pourrait concurrencer sur le plan mondial.
Et il est grand temps qu'on y songe sérieusement. Si le reste du pays et les directions pan-canadiennes du hockey et d'autres sports avaient vraiment voulu incarner la dualité du pays, le chiâlage aurait cessé depuis longtemps chez les francophones. Assez, c'est assez ! Qu'ils la fassent, « leur » équipe, à leur goût... Et que nous formions la nôtre... Qui sait, nous assisterions peut-être à une finale Équipe Québec/Team Canada. Et si nous perdons, eh bien, ce sera sur la glace, fair and square, pas dans les officines de bureaux où nous n'avons et n'aurons jamais le dernier mot...
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