Un palmier dans ma cour???
J'ai entrepris de rédiger ce billet au Jour de l'An. Comme il m'apparaît évident que je ne le terminerai jamais, autant l'ajouter à mon blogue tout de suite, avant d'amorcer le troisième mois de l'année… en ce rare 29 du mois de février...
Une autre année qui débute, et à la fin de 2016, on va sans doute - avec raison - me traiter de chialeux… C'est pas de ma faute, je serai toujours incapable de ranger ma plume face à ce que je perçois comme des manifestations d'injustice, d'abus, de violences, d'inégalités, d'intolérances, d'exploitation, enfin d'un peu tout ce qui appelle à la rescousse mon sens du bien et du mal, individuel autant que collectif. Et vu l'état actuel de notre peuple et de sa planète, l'aigre risque de l'emporter bien souvent sur le doux…
Croyez-le ou non, je n'aime pas chialer… C'est déplaisant, ça finit presque trop souvent en chicane. Quand de parfaits inconnus vous invectivent, parfois dans l'anonymat sur les réseaux sociaux, c'est un moindre mal. Mais quand des gens que vous estimez, des amis ou des proches, vous envoient paître (façon de parler), on regrette presque d'être monté une fois de plus aux barricades. Jusqu'à ce qu'on recommence le lendemain, pour les besoins d'une cause qui nous est chère…
J'aurai cette année 70 ans. Je trouve ça vieux! Avec un peu de chance, mon médecin croit que je réussirai peut-être à franchir cette nouvelle décennie. Sait-on jamais… En tout cas, si j'ai un souhait à formuler, comme journaliste, éditorialiste, chroniqueur, blogueur, comme humain, c'est d'avoir la chance de vivre à un moment - si court soit-il - où je ne pourrai écrire que des textes de joie, de bonheur, de réjouissance…
Voici donc une ébauche de bucket list (expression anglaise pour désigner ce qu'on voudrait faire ou voir avant de mourir)…
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Cher St-Jude (j'ai choisi ce saint parce que c'est le patron des causes désespérées, et vous verrez, les miennes risquent de l'être...), je prie fort, très fort… pour que je puisse, avant de crever:
* applaudir la naissance d'un Québec souverain, dans le cadre d'une entente garantissant les droits culturels des minorités canadiennes-françaises, acadiennes et anglo-québécoise.
* voir mon alma mater, l'Université d'Ottawa, devenir vaisseau amiral d'une vaste université franco-ontarienne.
* féliciter chaleureusement le Vatican pour son respect de la parité hommes-femmes dans ses nominations de prêtres, d'évêques et de cardinaux…
* me réjouir de l'implantation d'une stricte laïcité dans un État où l'on est citoyen d'une république, pas sujet d'un monarque.
* constater que les religions préfèrent amour et fraternité aux affichages ostentatoires (croix, voile, kippa, turban, etc.).
* écrire que mon petit-fils porteur de trisomie 21 a pu obtenir au Québec les services éducatifs qu'il mérite au lieu de se buter aux coupes sauvages du gouvernement Couillard...
* saluer la réussite du combat contre les gaz à effet de serre et un arrêt du réchauffement climatique (sauf dans mon quartier, j'aimerais planter un palmier dans ma cour…).
* assister à la victoire de la démocratie, la paix et la justice dans ces malheureux coins du globe qui en ont le plus besoin.
* voir, ici et partout ailleurs, un monde où l'on n'a plus besoin de refuges pour sans-abri et de soupes populaires.
* pouvoir traverser l'intersection Paiement/La Vérendrye à Gatineau sans que deux ou trois chauffards grillent un feu rouge en toute impunité…
* quitter un emploi au quotidien Le Droit de mon propre chef...
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J'en ai d'autres mais la liste est déjà plutôt longue...
Avec des espoirs semblables, je crains de ne pas avoir fini de chialer en 2016...
Monsieur Allard,
RépondreSupprimerJe lis vos écrits régulièrement et très attentivement depuis un bon moment, d'ailleurs, je suis totalement d'accord avec vous. J'ai 76 ans et quelques poussières. Je n'ai pas l'intention de mourir avant, au moins, un quart de siècle. Ma mère, d'origine franco-ontarienne, est décédée à 101 ans.
Comme vous, je suis forcé de constater que la langue française et la culture, est en phase terminale au canada-français et pré-terminale au Québec même.
Ce qui me déçoit et me chagrine le plus, est que une grande partie de nos concitoyens travaillent contre eux en acceptant comme une fatalité l'assimilation. Bien sûr, ils sont désinformés par les sbires pro-fédéralistes et pro-multiculturels.
Ils ne comprennent pas que le «dumping» de réfugiés sous le prétexte d'empathie et d'accueil charitable, n'est qu'une autre façon, une autre astuce pour nous ensevelir À JAMAIS selon le voeu de Lord George Lambton Durham en 1839, suivie en 1867 de la minorisation des canadiens-français par la création de la fédération.
Au plaisir de vous lire.
Gilles Sauvageau