mercredi 29 juillet 2015

Abolir l'OQLF? Après, ce sera la Loi 101. Et après...

Quelle valeur ont les pétitions en ligne? Je n'en sais rien. Elles ne constituent pas des consultations scientifiques de l'opinion publique. Elles font appel aux individus ayant de fortes convictions, fortes au point d'accepter de les exprimer publiquement en s'identifiant. En soi, cela ne dit pas grand-chose sur la part de l'opinion qu'ils représentent, mais tout de même, quand une de ces pétitions récolte des milliers de noms en peu de temps, il me semble qu'on doive prêter une oreille attentive, au cas où…

Voilà pourquoi il faut m'apparaît important de s'interroger sur la portée de cette pétition en faveur de la fermeture de l'Office québécois de la langue française (OQLF). Lancée récemment (voir l'hebdo The Suburban http://bit.ly/1OChY2Q), et sans grand tapage médiatique, elle compte déjà plus de 5500 signatures, en immense majorité des anglophones et allophones. J'ai recensé les 300 signatures les plus récentes (depuis le 26 juillet) et près des deux tiers des individus se disent Québécois. Plus du tiers indiquent des adresses hors-Québec ou s'identifient tout simplement comme résidents du Canada. Une dizaine de personnes demeurent à l'étranger (surtout aux États-Unis).

Mais ce qui frappe le plus, au-delà du nombre appréciable de signataires, c'est le caractère abracadabrant du texte au-dessous duquel ils apposent leur signature. Je peux concevoir que des anglophones et des allophones soient frustrés par la Loi 101 et les interventions de l'OQLF, et qu'ils désirent l'abolition du chien de garde de la langue française, mais encore faut-il qu'ils le proposent avec un argumentaire factuel ou, tout au moins, raisonnable. Or, le texte de justification de cette pétition (http://bit.ly/1LRhI0Q) est à peu près totalement dénué de fondement…

L'auteur de la pétition, un certain Murray Levine, commence par affirmer qu'un faux prétexte a été employé pour valider la création de l'OQLF. Il écrit: «la langue française au Canada, et à plus forte raison au Québec, n'est pas en danger. Si la langue française prospère à Sudbury, Cornwall, Ottawa, St-Boniface (MB), Chéticamp (N.-É.), à travers le Nouveau-Brunswick et dans plusieurs régions du Canada, elle n'est pas en danger au Québec, la province avec la plus forte majorité de francophones.» Et comme si ce grossier mensonge ne suffisait pas, il ajoute que depuis la Loi 101, il y a eu un «exode massif» des meilleurs et des plus brillants cerveaux (the best and the brightest)…

Étant l'un de ces millions de moins brillants cerveaux qui ont refusé l'exode massif après l'adoption de la Loi 101, j'espère qu'il ne m'en voudra pas d'oser rectifier ces énormités… D'abord, les dangers que court la langue française au Québec et ailleurs au pays ont été validés année après année par les statisticiens du gouvernement fédéral, par le Commissaire aux langues officielles du Canada, par une multitude d'études universitaires et ont même été reconnus par la Cour suprême du Canada. Ce n'est pas l'invention d'une poignée de nationalistes aux vues étroites.

Bien sûr qu'il reste des dizaines et des centaines de milliers de francophones hors-Québec, qui mènent d'ailleurs des luttes souvent héroïques pour assurer la pérennité d'une langue que trop de Québécois tiennent trop souvent pour acquise, mais affirmer qu'ils «prospèrent»? Les transferts linguistiques vers l'anglais sont dramatiques dans une ville comme Cornwall, et les taux d'assimilations sont plus qu'inquiétants dans des centres comme Ottawa, Sudbury et St-Boniface. Même au Nouveau-Brunswick, dans les régions urbaines (Moncton, Bathurst, Campbellton), la situation devient préoccupante. Je n'exprime pas ici une opinion. Ce sont des faits vérifiables et vérifiés. Et pire, le phénomène de l'assimilation est désormais perceptible au Québec, notamment dans la grande région montréalaise et en Outaouais.

Les Anglo-Québécois, jadis dominants, ont toujours eu tout cuit dans le bec depuis la Confédération. Encore aujourd'hui, ils sont bien mieux traités que les minorités de langue française dans les autres provinces, qui doivent toujours lutter dans l'opinion publique et devant les tribunaux pour arracher des droits qui ont toujours été accordés aux anglophones du Québec. Trois universités de langue anglaise au Québec, n'est-ce-pas? Les Franco-Ontariens réclament la leur depuis plus de 40 ans, sans succès, et le mieux qu'ils ont pu obtenir d'un gouvernement qui se dit sympathique à leur demande, c'est un peut-être, si jamais le budget provincial est équilibré…

La vérité, telle que je la perçois en tant qu'ancien Franco-Ontarien et Québécois d'adoption, c'est que nos anciens Rhodésiens et ceux qu'ils ont assimilés au fil des décennies ne peuvent digérer que la majorité francophone se soit affirmée et qu'elle ait décidé de prendre des mesures pour empêcher d'être un jour mise en minorité dans le seul territoire où elle occupe une position dominante. Et que le message envoyé par les signataires de ces pétitions, c'est qu'un jour, bilinguisme collectif aidant, le français sera remis à sa place… Pas d'OQLF, pas de Loi 101, pas de français langue de travail, etc. Une province comme les autres…

On n'a qu'à voir d'où viennent les plus fortes concentrations de signataires de la pétition pour abolir l'OQLF. Au-delà de Montréal, c'est surtout le West Island et la couronne ouest de l'île - Pointe-Claire, Pierrefonds, Dollard-des-Ormeaux, Dorval, Vaudreuil, etc. À noter, une participation appréciable de l'Outaouais et particulièrement du Pontiac (Shawville, Bristol, Portage-du-Fort) où un fort sentiment francophobe persiste. Une solide présence de signataires hors-Québec constitue sûrement une indication d'un certain intérêt pour la question dans les autres provinces. Enfin, je suis estomaqué que des francophones (même peu nombreux) ait pu approuver un tel texte…

«Réveille! Réveille!», chantait Zachary Richard aux Acadiens. Il est grand temps, en effet.







8 commentaires:

  1. «Réveille! Réveille!», chantait Zachary Richard aux Acadiens… « C'est les goddams qui viennent ».

    La chanson raconte la Déportation des Acadiens, les ancêtres de Zachary par le Britanniques en 1755. Les "godams" est une référence aux soldats britanniques. Les Acadiens les appelaient "les godams" à cause qu'ils sacraient beaucoup.

    Mon grand-père maternel, qui m’a transmis ce bel accent acadien, les nommait ainsi...sans savoir ce que le mot voulait dire, mais il en connaissait le sens... au fond se ses tripes !

    https://www.youtube.com/watch?v=3_AescSs6GA

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  2. Merci pour faire connaître la pétition! La pétition est absurde tout simplement parce qu'il ne serait jamais considérée par législature du Québec. Il est pas une enquête soit. Il a été mis en place pour une toute autre raison. En ce qui concerne mon préambule pour la pétition, je suis allé aux villes mentionnées et ils parlent français et les affiches sont en français aussi.. Quand quelqu'un était en désaccord avec ce que je disais il ya une semaine, je lui ai demandé de fournir des statistiques. Il l'a fait et le changement en cinq ans entre les recensements était minute. Dans la mesure du parler français au Québec, deux de nos enfants gradué avec le français comme «langue maternelle». Notre petite-fille va en troisième année d'immersion française. Nos trois autres enfants vivent à Ottawa et le Rhode Island. Ceux à Ottawa, nous l'espérons aller dans l'immersion française. Dans QC immersion française dans la norme si les enfants vont dans Anglais immersion française et allophones vont à l'école française, il est évident que le français ne sont pas en danger. Autant que de mentionner la façon dont sont traités Anglos si bien QC, peut-être vous pouvez expliquer pourquoi des centaines de milliers de anglos ont quitté le Québec? Ma propre conviction personnelle est que les problèmes linguistiques ont abouti dans une atmosphère qui est très accueillant pour les entreprises. Avez-vous déjà entendu parler de la société européenne d'Alcatel-Lucent? Quand ils voulaient se développer sur le marché nord-américain de leurs dirigeants croyaient tous que Montréal serait l'endroit idéal pour ouvrir leur siège social en Amérique du Nord.Leurs avocats déconseillées le faire parce que les lois linguistiques du Québec. Je vois que vous avez écrit pour Le Droit de sorte que vous devez savoir que Alcatel ouvert leur siège social à Ottawa. Imaginez, une grande entreprise de la France de ne pas ouvrir leur siège social au Québec en raison de la loi 101

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    1. La loi 101 est une loi d'ignorance, d'intolérance mais pire, elle est une loi d'esclavage. Cette loi qui est vendu comme une défense de la langue française, pénalise tous les franco-québécois a rester unilingue permettant au gouvernement de garder sous contrôle une population incapable de fuir l'oppression qu'y leur est imposé.

      Les enfants franco-québécois son obligé à suivre une éducation francophone qui les forcera dans un monde du travail sans les attributs nécessaire pour réussir sur la scène internationale. De génération en génération, les franco-québécois vois leur future de plus en plus restreint en vertus des effets de la loi 101 sur les industries qui font affaire avec cette province.

      Les touristes internationaux deviennent de plus en plus connaissant des limitations encourues par un gouvernement et des lois qui vont contre le bien être sociale et la prospérité économique.

      A chaque jour de plus en plus de compagnies quittent le Québec lassants des centaines et des milliers de personnes sans travail, et en réponse le gouvernement veut rendre cette situation acore pire en ajoutant des restrictions additionnelles au lieu de les abolir.

      Personnellement, je vais faire tout ce que je peux pour que mes enfants puissent quitter cette province qui fait tout pour retenir son peuple et les garde en ignorance et esclavage linguistique.

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    2. Donc, selon toi, il faudrait abolir tous les cours en français et suivre tous nos cours en anglais pour avoir de meilleurs chances en ce monde qui, selon toi, ne vit qu'en anglais à travers le globe terrestre?

      Et, selon toi, les touristes ne veuillent pas venir au Québec car on n'est pas une province unilingue anglophone? Les touristes veuillent voir juste de l'anglais partout car rien d'autres ne les intéressent?

      Allons donc! Ce que le monde vient voir ici, c'est justement notre diversité, notre spécificité par rapport au reste du Canada alors en devenant une province unilingue anglophone, on perdrait cet atout. Les touristes ne viennent pas moins nombreux au Québec car on ose parler une autre langue que l'anglais, c'est n'importe quoi, ça.

      Et, concernant le travail, il n'y a pas juste en anglais qu'on travaille. Au Québec, on travaille en français, en allemagne, on travaille en allemand, en espagne, on travaille en espagnol, etc.. On ne va pas forcer tous et chacun à travailler exclusivement en anglais, ce serait se priver du plein potentiel de ses employés et ce qu'une entreprise a besoin, c'est justement du plein potentiel de ses employés.

      Le tout-anglais partout tout le temps, pourquoi? Juste pour les échanges? À cause des échanges qu'on ne fait qu'occasionnellement, il faudrait se priver de sa pleine productivité et travailler qu'en anglais tout le temps. Les entreprises qui ont essayée ça ont vite changée d'idée quand elles se sont aperçues que ça nuisait beaucoup à leur productivité. De plus, des interprètes, ça existe

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  3. Ils veuillent l'abolition de la loi 101 afin de ramener l'unilinguisme anglophone au Québec comme c'était le cas avant 1977. Ils n'accepteront jamais que le Québec ait le droit de parler français et encore moins que le français puisse avoir une prospérité quelconque.

    Ils nous ont toujours dominés et ne parviennent pas à supporter de ne plus pouvoir le faire. Ils jouent la carte de la victimisation, du racisme, de la fermeture sur le monde mais ça c'est juste des tactiques pour que nous nous sentions coupable de parler français afin qu'on se sente obligé de vivre en anglais.

    Les anglos-canadiens ont le droit de vivre en anglais chez eux, bien nous aussi on a le droit de vivre en français chez nous. Et jamais personne ne parviendra à me faire sentir coupable de ne pas me soumettre à la dictature du tout-anglais partout.

    Et ceux qui veuillent absolument faire leurs études en anglais car, selon eux, l'anglais est la seule langue qui existe sur Terre, vous avez juste à déménager dans une province qui parle anglais. Mais on ne m'ôtera pas le droit de faire mes études en français chez nous. Car c'est ce droit qu'on veut nous ôter. Ça fait des siècles qu'ils essaient de nous assimiler pour réaliser le voeux de Lord Durham qui disait: "on rendrait le plus grand service aux canadiens-français en les assimilant tous en anglais". Bien, ce n'est pas fait encore ça, mon homme, et même bien loin de là.

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    1. Durham ne voulait pas vraiment faire disparaître la langue française du Québec (les questions linguistiques jouaient alors assez peu dans les combats politiques, nombre de Patriotes exigeaient plus d'enseignement de l'anglais, et vice-versa, nombre d'anglophones racistes tenaient à empêcher les francophones de pénétrer par la langue dans leur communauté) et jamais il n'en parle explicitement dans ses écrits : quand il parlait d'assimilation, c'était à la manière de vivre du monde anglophone victorien de l'époque, c'était pour mettre fin surtout au système de propriété latifondaire seigneurial et au mode de vie villageois en vase clos et fondé sur le refus de l'idée même de progrès qui caractérisait le monde francophone d'alors, comme aussi la société américaine sudiste. Le type d'assimilation dont il parlait a eu lieu depuis à un degré qu'il n'osait point espérer.

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  4. Il est temps d'abolir l'OQLF et transmettre ses juridisctions au minitere de la Culture.

    Depuis sa creation, l'OQLF est devenu l'ami de PQ.

    En plus, meme si dans les enseignes le francais est "predominant" et "plus gros" que l'anglais, l'OQFL harcele ces commercants. Si l'enseigne est unilingue anglais, ou que l'anglais est plus gros que le francais, la il y a un probleme.

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