En voyant le titre de TV5 Monde (La loi spéciale, on s'en câlisse!), ce matin, et ayant constaté l'omniprésence des «crisse» et «câlisse» en général ces derniers jours, je me suis demandé si on n'assistait pas - au-delà de la vulgarité des propos - à une démonstration internationale de l'appauvrissement de notre langage.
À n'en pas douter, vu nos traditions religieuses, l'effet de tels jurons sur des affiches et dans des titres est considérable... la première fois. La deuxième un peu moins. Après ça devient banal, et tout simplement vulgaire. Quelle impression cela laisse-t-il au reste de la planète?
Certains étudiants, et plusieurs de ceux et celles qui les appuient, auraient avantage à ressortir un outil pré-Internet fort utile en de telles circonstances : le dictionnaire. Ils y trouveraient toute une série de mots et d'expressions pour exprimer de manière percutante leur indignation face à cette loi spéciale.
Voici quelques exemples de qualificatifs simples et connus qui pourraient diversifier les dénonciations de la Loi 78, un texte législatif qui mérite bien qu'on le décortique avec toute l'énergie des Larousse, Robert et Multi...
Crapulerie, ignominie, indignité, odieux, ordure, saleté, sordide, souillure, déshonneur, flétrissure, honte, iniquité, horripilant, arbitraire, oppression, provocation, abominable, exécrable, minable, perfide, sinistre, pervers, abject, honteux, infâme, méprisable, inéquitable, inquisitorial, vexatoire, déchéance, spoliateurs... voilà déjà une trentaine de mots susceptibles d'orner des pancartes d'universitaires et de collégiens.
Personnellement, je trouve qu'on « se câlisse » trop souvent de la qualité de la langue...
Pierre Allard
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