lundi 5 septembre 2011

LA FRANCOPHONIE CANADIENNE : QUI EST LE « NOUS » COLLECTIF?

Extrait intéressant du document École et autonomie culturelle. Enquête pancanadienne en milieu scolaire francophone minoritaire (pp. 245-246), publié récemment par Patrimoine canadien. Le document a été préparé par Rodrigue Landry, Réal Allard et Kenneth Deveau, de l'Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques, à l'Université de Moncton.

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QUI EST LE « NOUS » COLLECTIF QUAND NOUS PARLONS DE LA FRANCOPHONIE CANADIENNE?

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« Il serait long et ardu de vouloir élucider ici le débat sur ce qui reste du Canada français depuis la « rupture » entre les nationalistes québécois et les communautés francophones et acadiennes hors Québec. Bock (2008) résume très bien les difficultés d’en comprendre la portée :

"Aujourd’hui, l’éventail des interprétations du projet mémoriel canadien-français est relativement grand et se situe entre les deux pôles de l’empathie et du rejet, preuve sans doute que la référence canadienne-française est redevenue un objet de recherche digne de ce nom."

« Les communautés « canadiennes-françaises » ont lutté longtemps pour se donner des institutions communes et elles se percevaient comme l’un des « peuples fondateurs » du nouvel État fédéral.

« Depuis que le Québec et les communautés francophones font route à part et que le gouvernement canadien a rejeté le concept de « peuples fondateurs » pour, au mieux, reconnaître deux « sociétés », l’une « francophone », l’autre « anglophone » dans un cadre du multiculturalisme, il n’est pas facile de définir la francophonie canadienne dans son ensemble et transcender les frontières territoriales que constituent les provinces et les territoires pour en dégager un projet de « société globale ».

« Les communautés francophones hors Québec font-elles partie d’une « société globale » francophone incluant le Québec à laquelle celles-ci doivent s’accrocher pour espérer « faire société » en français [...] ou s’agit-il de deux solitudes condamnées « à continuer à vivre côte à côte » dans leurs « cocons respectifs » [...]?

« Autrement dit, qui est le « nous collectif » quand nous parlons de la francophonie canadienne ?

« Lorsque les francophones du Québec ont cessé de se définir comme des « Canadiens français » pour mieux embrasser leur identité proprement « québécoise », les communautés francophones hors Québec ont elles aussi territorialisé leurs identités pour s’appeler des Franco-Ontariens, des Franco-Manitobains, des Acadiens du Nouveau-Brunswick, des Acadiens de la Nouvelle-Écosse et toutes les autres identités francoterritoriales.

« L’« intention vitale » du Canada français d’antan reste à définir, ne serait-ce que pour savoir se nommer. »


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