Pour moi qui déteste l'hiver et le froid depuis la petite enfance, l'annonce d'un maximum de 16 degrés en ce lundi 24 novembre avait de quoi réjouir, surtout après plusieurs jours de températures sous le point de congélation et une première tempête de neige plutôt désagréable… L'ultime occasion de poser mes lumières de Noël à l'extérieur dans un relatif confort, avant les -10 et les -20…
Il faut dire que sur le plan physique, ce ne fut pas la meilleure des années. Fin novembre 2013, après la première neige de l'hiver 2013-2014, j'avais glissé sur la rue glacée. Visite à l'urgence, des centaines de dollars pour la physiothérapie, puis une échographie (aussi payée de ma poche) pour apprendre que j'ai deux muscles sectionnés dans l'épaule et qu'une chirurgie s'impose pour retrouver la mobilité du bras droit - et je suis droitier…
Or, à moins d'aller à Thetford Mines où les listes d'attente sont moins longues, je devrai patienter à Gatineau et brûler des lampions. Toujours est-il que cela crée des problèmes quand on grimpe dans une échelle pour poser des lumières de Noël sous les gouttières… Je dois tout faire avec le bras gauche… et comble de malheur j'ai une tendinite au pouce… gauche. Enfin rien n'est impossible et je peux toujours compter sur l'aide de mon frère (qui est aussi mon voisin) pour les gouttières plus hautes, qui nécessitent le recours à une échelle extensible…
Franchement, cette année, j'aurais été tenté de laisser les lumières dans leurs boîtes, bien rangées dans le garage, mais la douceur du 24 novembre m'a privé de l'excuse météo… J'ai quand même attendu un peu en matinée, au cas où le mercure ne se comporte pas selon les prévisions ou qu'une pluie forte interdise le travail extérieur. Vers 10 heures, cependant, le thermomètre extérieur franchit la barre des 10 degrés et le ciel s'éclaircit… À l'oeuvre!
La première tâche… étendre les quatre jeux de lumières sur le gazon (réapparu avec la fonte rapide de la neige) et remplacer les ampoules brûlées… Avez-vous remarqué comment, chaque année, on remet séparément chaque jeu de lumières dans une boîte et que l'année suivante, toutes les cordes s'extirpent comme une immense boule de fils et de lumières dans un enchevêtrement impossible à démêler? La tentation est grande de prendre la boîte et son contenu et de les lancer dans le bac à recyclage…
Finalement, cinq jeux de lumières sont étendus sur la pelouse - les quatre «vieux» et un nouveau qu'on vient d'acheter… La première tâche sera d'installer sur le nouveau jeu de lumières les «pinces polyvalentes» (les clips…) qui permettent de les fixer sous les gouttières du toit… À regarder les images, ce devrait être facile, mais en réalité on se casse les doigts à chaque pince… Pire, après en avoir posé cinq ou six, je m'aperçois que je les attache à la mauvaise corde (à un des vieux jeux de lumières n'avait pas besoin de pinces…).
Je recommence… en marmonnant quelques paroles très sombres… pour enfin réussir à attacher 25 pinces autour des 25 lumières du nouveau jeu… L'escabeau est en place (j'ai commencé il y a plus d'une heure et demie) et le défi sera maintenant de poser les pinces de la main gauche et de rester en équilibre avec la main droite sur l'escabeau… Solidement installé, les deux pieds plantés sur la troisième marche, je m'aperçois au moment de fixer la première lumière que les pinces sont attachées à l'envers… toutes les 25…
Heureusement le thermomètre frise les 15 degrés à l'heure du midi… c'est confortable. Patience. Patience. Patience. Il faut descendre de l'escabeau, enlever toutes les pinces… les 25… une à une… et les attacher de nouveau… toutes les 25, une à une… en s'égratignant les doigts… Mais voilà, c'est fait. À l'attaque… Une, deux de fixées puis, à la troisième, la maudite pince s'éjecte et vole au sol… Avec mon bras droit qui ne lève plus avec force, impossible de réparer sur l'escabeau. Il faudra redescendre au sol avec le jeu de lumières au complet et attacher de nouveau la (juron) de troisième pince…
Heureusement que personne ne me filme… Ce serait viral sur YouTube… Cela fait quelques heures que je m'acharne sur ces lumières et aucune n'est posée! Mais il fait beau et je suis dehors! Et rendu là, c'est devenu de l'acharnement. Elles ne m'auront pas! Alors je recommence, avec le nouveau jeu de lumières, les pinces attachées du bon côté, et tout à coup, le ciel s'ouvre pour déverser un torrent de pluie, m'obligeant à interrompre la pose pour une dizaine de minutes… Décidément…
Victoire! Le premier jeu de lumières est enfin attaché aux gouttières… Au rythme où je progresse, tout devrait être terminé avant Noël… Pour les passants, s'ils me regardent, c'est sans doute la rigolade… Un type qui se parle tout seul, qui monte et redescend sans cesse d'un escabeau, avec des boîtes au sol, des lumières de remplacement éparpillées sur les marches du perron, un amoncellement d'ampoules remplacées (sur l'herbe), quatre jeux de lumière serpentant sur la pelouse…
Et voilà tout à coup mon frère Robert qui, ayant sans doute flairé la détresse et la frustration de son frère-voisin, apparaît à la rescousse… armé de deux bras en santé et d'une échelle extensible… Le temps de le dire, le reste de la pose (grâce à lui) s'est accompli en un temps record… Une heure de plus et les lumières sont fixées, la guirlande ficelée, l'échelle et l'escabeau rangés ! Le seul hic, en branchant le tout, une lumière de la plus haute gouttière est décédée… L'échelle extensible ressort… et mon frère grimpe pour la remplacer!
Vers 14 h 30, tout est terminé. Il fait 18 degrés et le soleil rayonne! En manches courtes à la fin de novembre, les doigts égratignés, l'épaule un peu irritée! Mais notre maison se joint désormais aux autres qui, dans le quartier, illuminent la soirée et la nuit à l'époque la plus sombre de l'année. Je les ai allumées hier soir, et c'était bien! J'en ai presque oublié les péripéties de la fin d'avant-midi… C'est pour cela que je les ai consignées au blogue, pour m'en souvenir l'an prochain quand (peut-être mon épaule sera-t-elle réparée) je retrouverai la boule de fils et de lumières entremêlés dans les boîtes au garage…
En passant, c'est aujourd'hui le 25 novembre et il ne reste qu'un mois avant Noël !
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