samedi 4 octobre 2014

Université franco-ontarienne: le désert médiatique...

Comme à tous les samedis matins, en plus d'éplucher Le Droit et Le Devoir que je reçois à la maison, je m'installe devant mon iMac panoramique pour faire le tour des sites Web des autres quotidiens du Québec, de l'Acadie ainsi que des manchettes des grands quotidiens parisiens. Aujourd'hui, vu mon intérêt spécial pour le sommet des États généraux sur le postsecondaire en Ontario français qui se déroule en fin de semaine (3-5 oct.) dans la Ville-Reine, j'ai ajouté à ma liste Radio-CanadaL'Express de Toronto, le Globe and Mail, le Toronto Star et le Toronto Sun… 

C'était désolant… Pas que je m'attendais à une ruée sur ce dossier pourtant majeur et qui, s'il mettait en jeu les Anglo-Québécois plutôt que les Franco-Ontariens, ferait la une des quotidiens d'un bout à l'autre du pays avec l'habituel excès de trémolos… Mais tout de même, je conservais l'espoir que Le Droit ait délégué un journaliste au sommet pour se racheter du vide complet dans l'édition de vendredi, et que d'autres médias en fassent une mention dans leurs pages… Je suis resté sur ma faim…

Le Droit, qui a suivi le cheminement du projet d'université franco-ontarienne depuis deux ans, s'est contenté d'une brève entrevue avec une porte-parole du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), Geneviève Latour, et le président de l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario (AFO), Denis Vaillancourt. Un texte de longueur moyenne, avec une photo prise en 2013 (!!!), en page 5 du journal, sans mention à la une. C'est mieux que rien, et mieux que la plupart des autres médias, mais pour Le Droit, compte tenu de son mandat historique, c'est inacceptable.

Mon ancien quotidien aux racines franco-ontariennes aurait dû être présent à Toronto pour rendre compte des débats, sur le Web et dans ses pages imprimées, pour y retransmettre l'ambiance, pour interviewer des participants, pour offrir des témoignages du vécu des jeunes francophones ontariens face à l'offre insatisfaisante de programmes francophones au postsecondaire et à l'absence d'une université à leur image et dont ils assumeraient la gouvernance. Ce n'est pas trop demander au Droit de faire ça, surtout quand la direction proclame sur tous les toits son engagement et sa loyauté envers la francophonie!

Enfin passons… Mentionnons que Radio-Canada avait sur son site Web quelques nouvelles et entrevues passées en ondes la veille, notamment à Ottawa et à Sudbury. De plus, selon les gazouillis sur Twitter, il semble que le réseau public ait sur place au moins un journaliste. Je n'ai pas vu, toutefois, d'élément me permettant de croire que le sujet se soit rendu jusque dans les bulletins pan-canadiens ou au grand Téléjournal. Si quelqu'un en sait plus, n'hésitez pas à me le faire savoir.

Revenons aux quotidiens. À l'exception du texte dans Le Droit, je n'ai RIEN trouvé dans La Presse, Le Devoir, le Journal de Montréal, le Journal de QuébecLe Soleil, le Quotidien du Saguenay, Le Nouvelliste, La Tribune, La Voix de l'Est, L'Acadie nouvelle. Rien vu non plus dans l'hebdo de langue française de Toronto, ni dans les trois quotidiens de langue anglaise de la Ville-Reine… Si j'ai mal cherché (les yeux fermés comme un homme, dirait mon épouse), je suis confiant qu'on me corrigera…

Je n'ai pas beaucoup fouillé la jungle de la radio privée, mais j'ai noté que UniqueFM Ottawa (94,5) avait diffusé un reportage et que la station 104,7 Outaouais avait propagé une nouvelle sur le sommet franco-ontarien dans l'ensemble de l'univers Web du réseau, y compris à Montréal et à Québec. Mais comme je suis un gars de l'imprimé, la radio n'est pas ma spécialité… Je surveillais ce matin, essentiellement, la presse écrite... 

Puisque des mouvements comme le REFO, l'AFO et la FESFO (étudiants et étudiantes du secondaire) n'ont pas à leur emploi une armée de relationnistes pour inonder de communiqués et d'invitations les directions des salles de rédaction, il faut compter - dans les salles de nouvelles - sur la bonne vieille méthode de suivre les grands dossiers, de prendre des notes, d'évaluer et de prendre des décisions en fonction de l'importance des sujets à couvrir. J'ai peine à croire que, bien informés, un rédacteur ou un éditeur puisse décider de mettre à la poubelle le sommet sur le postsecondaire en Ontario français. Alors?

Je dois conclure que les patrons des quotidiens (français et anglais) ne sont pas au courant ou qu'ils ne s'intéressent pas à cet enjeu de la francophonie hors-Québec . Ce qui fait que peu importe la valeur de leurs revendications, et l'urgence d'y répondre, les jeunes Franco-Ontariens continueront - dans un avenir prévisible - à crier dans un désert médiatique hors-Ontario (sauf peut-être occasionnellement au Devoir), et qu'ils devront utiliser avec le plus d'efficacité possible les leviers que leur offrent les médias sociaux.

Crier dans le désert… c'est déjà mieux que le silence total…






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire