Je me permets de relancer une fois de plus l'affaire de l'enseignement de la médecine en anglais à Gatineau. On me trouvera obstiné et teigne? Tant pis. Ce n'est pas une question de pourcentage d'instruction en français ou en anglais, c'est une question de principe.
Le maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin, l'a posé très clairement, l'enjeu de principe. La citation est passée dans le beurre, sans susciter de réactions, à la fin d'un texte du quotidien Le Droit (bit.ly/2c5Tfrg).
Voici ce qu'a déclaré notre maire souverainiste : «Il est important, au Québec, que les gens (on entend ici les francophones) puissent s'instruire dans leur langue.»
Si une telle déclaration avait été faite par un élu francophone d'Ottawa, de Sudbury, de Saint-Boniface, de Moncton, ou de quelque autre localité hors-Québec comptant une proportion appréciable de francophones, j'aurais trouvé cela tout à fait normal.
Là-bas, les majorités sont anglophones, les droits scolaires des Canadiens français et des Acadiens ont été abolis puis remis au compte-gouttes, et la bataille n'est pas terminée. Alors on revendique l'importance de pouvoir s'instruire dans sa langue…
Mais M. Pedneaud-Jobin est Québécois. Maire d'une municipalité à 80% francophone, dans un État à 80% francophone qui a fait de la langue française sa seule langue officielle. Se faire instruire dans sa langue, ça devrait aller de soi, non? Même à l'université? Même en médecine.
Plus j'y pense, plus je suis renversé par l'affirmation du maire de Gatineau. Et plus je suis renversé de voir qu'il est le seul élu de la région de l'Outaouais à avoir annoncé une position aussi audacieuse, aussi radicale… C'est absolument incroyable.
On est rendu au point d'utiliser le même argumentaire que les francophones hors-Québec pour pouvoir s'instruire en français au Québec. Bien sûr il s'agit d'une faculté de médecine dans une seule région, mais le principe est là. On oblige des francophones à fréquenter l'école anglaise!!!
J'aurais aimé entendre le maire, que j'estime beaucoup par ailleurs, employer des mots plus énergiques, plus lapidaires pour appuyer l'enseignement de la médecine en français dans la ville qu'il dirige.
Important? Pourquoi pas essentiel, primordial, indispensable, vital, fondamental? Ou tourner la chose autrement, en affirmant que l'enseignement obligatoire en anglais est inconcevable, impensable, intolérable, ou quelque autre «able» de même acabit? Sortez vos dictionnaires. Les mots matraques ne manquent pas.
En est-on vraiment rendu là? À revendiquer, au Québec même, notre droit de recevoir l'instruction en français à l'université, dans une faculté de médecine? Si ce droit peut être malmené là, ce n'est qu'une question de temps avant que des gouvernements anglicisateurs comme celui de Philippe Couillard le malmènent ailleurs. En génie, dans un cégep, puis éventuellement au secondaire et au primaire…
Les libéraux ont déjà tant de transformer toutes les sixièmes années des écoles primaires françaises en classes bilingues… Ce n'est pas comme si on n'avait pas été prévenu…
C'est désespérant. Pourquoi les Franco-Ontariens continueraient-ils à lutter pour leurs droits scolaires si le Québec - coeur de la francophonie nord-américaine - est en train de lâcher le français, morceau par morceau?
Pensez-y. Pensez-y longtemps. Si la résistance ne s'organise pas tout de suite, contre l'anglais intensif, contre la médecine en anglais à Gatineau, nous n'aurons pas seulement perdu un combat. Nous aurons commencé à perdre une guerre entreprise il y a plus de 250 ans...
Que de vérités, monsieur Allard, oui il faut résister, même au Parti Québécois qui est noyauté de fédéralistes qui veulent attendre encore et encore. Et attendre quoi, tout simplement notre disparition comme peuple, notre assimilation au Canada. Nous sommes assaillis sur tous les fronts.
RépondreSupprimerL'heure est grave.
Pendant ce temps-là, au Parti Québécois, il y a la création de l'École de formation du PQ, les Forums de l'indépendance. Bientôt, les 8 ou 10 chantiers d'Alexandre Cloutier et, pendant ce temps, il y a l'IRAI qui n'en finit plus de s'organiser. Parle parle jase jase.
Il me semble que c'est plutôt le temps de PASSER À L'ACTION. De sonner le clairon.
Pourquoi ne pas publiciser les vidéos de Jean-Jacques Nantel, le Projet Liberté-Nation de Me Guy Bertrand. Depuis 20 ans que le PQ ne veut surtout pas qu'on parle d'indépendance.
En haut lieu au PQ, on ignore le programme très étoffé de Martine Ouellet.
POURQUOI ?