samedi 24 novembre 2012

L'unifolié à l'Assemblée nationale : le PQ, seul défenseur du fédéralisme?

Dans toute cette histoire des drapeaux au Salon rouge de l'Assemblée nationale, il paraît ironique que seul le Parti québécois se comporte en véritable défenseur du fédéralisme...

Les députés du Parti libéral et de la Coalition Avenir Québec semblent avoir oublié que dans un régime fédéral, et notamment au Canada, les États fédérés et le gouvernement de la fédération sont souverains dans leurs domaines de compétence respectifs.

En éducation, en santé et services sociaux, dans sa gestion des ressources naturelles, dans tous les domaines où il exerce ses compétences constitutionnelles, le Québec est aussi souverain que tout autre État de la planète.

Son existence ne découle pas d'une quelconque volonté du gouvernement central, dont il est l'égal. De fait, sur le plan historique, le gouvernement central existe à cause de la volonté des provinces, qui ont orchestré sa création en 1867.

Le fonctionnement de la fédération exige, entre autres, le respect des compétences de chacun. Les intrusions constantes d'Ottawa dans les juridictions provinciales menacent le régime fédéral autant qu'une éventuelle sécession du Québec.

Et alors, ces drapeaux? L'Assemblée nationale du Québec est le siège législatif d'un État souverain (dans ses domaines de compétence actuels). De la même façon, les décisions législatives fédérales se prennent au Parlement canadien.

Il n'est que normal que les symboles officiels correspondent aux juridictions. Le fleurdelisé est déployé dans les institutions et émanations du gouvernement québécois, l'unifolié dans les institutions et émanations du gouvernement canadien. Les deux flottent côte à côte quand les deux ordres de gouvernement sont présents (rencontre fédérale-provinciale, comité conjoint, etc.).

L'Assemblée nationale est le coeur de l'État québécois. S'il y a un endroit où l'unifolié n'a pas sa place, c'est bien là. On connaît les motifs du PQ dans cette affaire, comme ceux du PLQ et de la CAQ. Mais assez curieusement, dans leur désir de défendre le lien canadien, les deux partis fédéralistes créent une confusion symbolique qui déforme le principe fédéral. Et c'est le PQ souverainiste, ici, qui propose de respecter l'ordre correct des symboles.

Ottawa ne déploie que son drapeau devant les bureaux de postes et autres édifices fédéraux au Québec. Et personne ne s'en surprend. Devant les édifices du Québec, ses écoles, ses hôpitaux, on ne voit que le fleurdelisé. Et personne ne s'en surprend. La fédération est ainsi faite.

Alors comment peut-on défendre la présence du drapeau canadien à l'Assemblée nationale?





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