Si j'étais candidat à la direction du Parti Québécois (hypothèse «fafarlue», aurait dit l'un de mes anciens profs de science po qui n'a jamais réussi à prononcer farfelu…), et si l'on m'interrogeait au sujet d'un éventuel référendum pendant un premier, second ou nième mandat de gouvernement, j'enverrais mon interlocuteur promener...
Je lui dirais qu'à ce stade, alors que le «mouvement» souverainiste souffre de divisions profondes, que les libéraux au pouvoir (et leur faction agressive de sympathisants anglos ou anglicisés) scrutent chaque écart de langage péquiste pour faire détraquer le débat, et que plus de la moitié de la population québécoise constitue une terre de mission pour l'option indépendantiste, parler sérieusement de mécanique et d'échéances référendaires relève du suicide politique.
J'ajouterais qu'au-delà du programme de bonne gestion requis de toute formation sociale-démocrate se croyant dans l'antichambre du pouvoir, mon gouvernement consacrerait toutes les réserves d'énergie disponibles à promouvoir et réaliser l'indépendance du Québec. D'abord en occupant et en utilisant toutes les compétences accordées au Québec en vertu de la Constitution actuelle, puis en amorçant des actions politiques, législatives et constitutionnelles pour bonifier ces compétences, jusqu'à l'indépendance.
Je crois qu'il est essentiel de jouer franc-jeu, tout le temps. Si, par exemple, selon ce que je propose, le PQ au pouvoir réclamait pour le Québec un élargissement de pouvoirs, disons en matière d'environnement, ainsi que le droit de conclure des traités à l'étranger dans le cadre de cette compétence, les libéraux ne pourraient plus l'accuser d'utiliser des moyens détournés pour promouvoir l'indépendance. Ce serait l'un des buts avoués de la démarche, clamé bien haut par surcroit. Pas d'agenda caché.
Le PQ au pouvoir a le droit - le devoir même - de se comporter en tout temps comme gouvernement d'une nation souveraine, possédant un droit complet à l'autodétermination (déjà reconnu), dans le respect de la légalité constitutionnelle actuelle. Mais ce respect ne doit pas signifier immobilisme. L'État québécois peut entreprendre sa transformation avant même d'amorcer des négociations constitutionnelles avec le reste du Canada.
Je lance comme ça, un peu pêle-mêle, quelques avenues d'action législative et politique immédiate, susceptibles de s'accorder avec un programme dont l'objectif ultime reste l'indépendance… Le Québec pourrait donc:
* se donner une Constitution (provinciale pour le moment) à son image, en incluant des valeurs de type républicain y compris la laïcité de l'État;
* rendre à la Loi 101 son dynamisme perdu, notamment en matière de langue de travail et de langue d'affichage, utilisant au besoin quelques nonobstant;
* mettre fin à l'anglais intensif à l'élémentaire et lancer un programme ayant pour but d'améliorer la qualité du français écrit et parlé, et de réduire substantiellement le taux d'analphabétisme fonctionnel (près de 50% présentement);
* optimiser son rôle au sein de la Francophonie internationale, et s'imposer comme chef de file de la francophonie nord-américaine en intensifiant sa collaboration avec les collectivités canadiennes-françaises, acadiennes et franco-américaines;
* demander son admission à l'Organisation des Nations Unies, en tant que nation reconnue dans un État multinational, invoquant comme précédent l'ancienne adhésion de républiques soviétiques fédérées (la Biélorussie et l'Ukraine);
* tenter d'obtenir le statut de nation participante à divers événements sportifs (y compris les Jeux Olympiques, les tournois mondiaux de hockey, etc.); d'autres nations non indépendantes y sont déjà;
* adopter un hymne national officiel (rien dans la Constitution canadienne ne s'y oppose…).
Ce ne sont là que quelques exemples qui, au-delà de leur valeur intrinsèque, pourraient contribuer à solidariser la nation, à mettre en chantier des projets d'action collective, à nous donner - sait-on jamais - quelques victoires pour compenser les défaites accumulées depuis 1982, à offrir des éléments de «convergence» aux forces indépendantistes et/ou nationalistes hors-PQ, et à maximiser la présence du Québec sur la scène pan-canadienne et mondiale.
La dynamique mise en marche par tels projets, et d'autres, ouvrirait ou fermerait des portes à la nation québécoise, et permettrait d'entrevoir plus clairement la marche à suivre. Élections? Négociations? Référendum? Démarches judiciaires? Législation? Réglementation? Qui sait quelle stratégie pourrait surgir d'un Québec plus solidaire (pas de jeux de mots SVP), disposant d'une Constitution, d'outils linguistiques plus aiguisés, soutenu par des alliés issus d'une action internationale? Personne ne le sait, et je me méfie de ceux et celles qui prétendent bâtir des échéances trop précises et trop lointaines…
Alors si on me demandait ce que je ferais comme chef du PQ et chef de gouvernement, je dirais: diriger un bon gouvernement de centre-gauche (question de rallier un plus vaste éventail de sympathisants) dont l'objectif premier et principal serait de faire évoluer le Québec vers l'indépendance politique, pour permettre à la nation québécoise de s'exprimer pleinement - sans être soumise à la volonté d'une majorité étrangère - dans tous les domaines de compétence législative intérieure, et d'occuper un jour la place qui lui revient, comme à tous les peuples, au concert des nations de la planète.
Dit simplement, on fait tout ce qu'on peut pour renforcer le Québec dans le cadre constitutionnel actuel, et tout notre possible pour modifier le cadre constitutionnel actuel, jusqu'à l'indépendance. Le gros bon sens, quoi… Et bien sûr, toutes nos actions doivent être légales, légitimes, démocratiques et pacifiques. Voilà.
Alors, à celui/celle qui veut savoir si/quand un référendum risque d'intervenir dans cette démarche, je dis: consulte un voyant ou une voyante avec une boule de cristal… Pour ma part, je n'en sais rien et ça ne m'intéresse pas!
Qui dit mieux?
RépondreSupprimerQui dit mieux?
RépondreSupprimerVous auriez mon vote assurément.
RépondreSupprimer- Réforme de scrutin (vote à 2 tours)
RépondreSupprimer- Sondage (base de donnée gérée par la DGE pour que Léger, CROP, etc puissent effectuer leur sondage d'après les données de la DGE), moins de tricherie et + fiable
- Français intensif aux élèves anglophones et allophones
- Favoriser immigration Française pendant le 1er mandat
Former groupe d'entrepreneur pour conserver siège sociaux
- Diminuer le % accordés aux écoles + santé (population anglophone)
- Diminution des cadres au gouvernement
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